Les produits pharmaceutiques sont vendus partout au Mali. Dans les rues, au marché, à la maison, dans les bureaux et même devant les cimetières, sous l’œil tolérant et complice de nos hautes autorités, notamment le Ministère de la Santé. La Santé publique au Mali, est malade. Il y a urgence.

 

Les pharmaciens spécialistes par opposition aux « pharmaciens par-terre » ayant mené depuis « belle lurette » et jusque-là une lutte infructueuse demeurent, selon eux, les premières victimes du négoce illicite et « pernicieux » des pharmacies par-terre.

 

 

Les dégâts de ce commerce « déloyal » sont inestimables non seulement au détriment de l’Etat, mais aussi pour les officines ou entreprises pharmaceutiques.

 

 

Et pire, ce sont nos populations qui payent le prix fort.

Surtout la couche la plus vulnérable qui, en raison de ses maigres revenus, est obligée de pratiquer l’automédication avec ces poisons étalés au grand air et à même le sol. Au grand dam des règles élémentaires régissant la conservation et la commercialisation des produits pharmaceutiques.

 

 

Mais, les exposants de ces médicaments par-terre ne sont en réalité que les acteurs apparents de cette entreprise macabre.

Aujourd’hui en effet, l’on est frappé par l’épanouissement exponentiel des pharmaciens par-terre à Bamako, lieu de prédilection de ces produits de la mort.

 

 

Et qui a fini par approvisionner l’ensemble du territoire, n’épargnant même pas les hameaux.

Les détenteurs d’officines se déclarent les premiers grands perdants du phénomène d’extension des pharmacies par-terre, mais, le lourd tribu est surtout payé par nos populations.

Aussi, beaucoup de pharmaciens « légaux » s’accordent-ils à dire que, si on rendait compte des méfaits imputables à ce négoce peu orthodoxe aux populations  à travers les médias, les « poisons par-terre » disparaîtraient, faute de clients.

L’idée est bonne, mais la sensibilisation est loin d’être le facteur déterminant dans la lutte contre les médicaments par-terre.

 

 

Le problème est fondamentalement économique.

Au bout du désespoir, un malade qui a à peine de quoi se nourrir, n’ira point acheter des médicaments à la pharmacie du quartier.

Il choisira le « Koumbleni » ou un autre « poison », moins cher.

La solution à portée de main, c’est donc de livrer une impitoyable guerre aux vendeurs de la mort.

Ce qui est bien plus facile, que d’apporter des soins gratuits à des millions de malades.

 

 

Boubacar Sankaré