Placée sous la présidence du coordonnateur des chefs de quartiers du district de Bamako, la rencontre avec les chefs et autorités traditionnels, coutumiers et religieux du district de Bamako, qui a eu lieu le samedi 30 mars  à la Maison des Aînés, avait pour but de  poursuivre et de renforcer leur partenariat avec Cri-2002 dans la dynamique de la nouvelle phase enclenchée avec l’adoption par le gouvernement et l’Assemblée Nationale  de la feuille route de la transition politique pour la résolution rapide et durable de la crise politico-institutionnelle et sécuritaire qui secoue notre pays depuis bientôt une année.

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A ce sujet, il y a lieu de rappeler que lors de la première phase de la crise,  avec l’expertise de Cri 2002 présidé par Dr Abdoulaye Sall et sous l’égide de la coordination des chefs de quartiers du district, un projet de document de sortie de crise a été élaboré, discuté et validé au cours de la rencontre du 10 mai 2012, et remis officiellement au gouvernement le 11 mai 2012, document qui a été d’une utilité indéniable comme contribution dans la recherche de solutions durables.

La présente rencontre s’inscrit dans la même logique et avec les mêmes ambitions de contribuer de façon efficace et efficiente au dialogue et de la réconciliation des cœurs et des esprits de tous les fils du pays.

Ce qui, dira le président de CRI 2002, relève de la fonction de la mission ancestrale et sacerdotale des chefs et autorités traditionnels, coutumiers et religieux qui dans le cadre de la démocratie et de la décentralisation peuvent contribuer à l’opérationnalisation de la feuille de route de la transition politique, notamment, dans ses volets  » bon fonctionnement des institutions sur l’ensemble du territoire « , « établissement d’un climat de paix et de sécurité  » et « rétablissement de la cohésion sociale et de la concorde entre les communautés « .

 » Les seules bonnes intentions ne suffisent plus. Il faut agir, agir à temps, et bien agir. Encore faut-t-il que chacun dans son rôle, et en tête les chefs et autorités traditionnels, coutumiers et religieux qui ont joué un rôle majeur jusque-là, ait la capacité, l’expertise, la réceptivité et la volonté nécessaires pour ce faire ?  » a expliqué M. Sall.

La rencontre  a permis de réfléchir et de proposer des recommandations concrètes et pertinentes conformément aux missions assignées par les textes en vigueur.

A ce titre, les autorités sont appelées à diffuser largement les textes et règlements de la République ; amener les élus à restituer les décisions aux autorités traditionnelles ;  former les autorités traditionnelles sur les textes régissant leurs rôles et attributions ;  adopter une politique d’anticipation et de prévention par la sensibilisation de la population dans le cadre de la gestion des crises.  Pour CRI 2002, il faut renforcer les liens de collaboration entre les services de l’Etat et les autorités traditionnelles ; informer et sensibiliser les populations sur les avantages du paiement des impôts et taxes en donnant la preuve de l’utilisation qui en est faite et enfin, régler les conflits en se référant sur les bonnes pratiques enseignées par les us et coutumes. Aussi, il y a nécessité de donner force de loi aux décisions issues des réconciliations faites par les autorités traditionnelles et validées par la tutelle ; d’associer étroitement les chefs religieux et coutumiers à la prise de décision en matière de gestion des crises ; constituer une commission de sages dans tous les quartiers, villages et fractions ; instituer un cadre de concertation entre autorités et chefs traditionnels  et impliquer les femmes et les jeunes dans la résolution des crises.

Youssouf CAMARA