Selon le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié en mars 2021, les fréquents délestages et le coût élevé de l’électricité demeurent un important obstacle à la croissance du Mali. Le salut du Mali peut passer par la mise en œuvre du plan de redressement à moyen terme du secteur de l’électricité.

Depuis le début du mois de mars, les populations maliennes particulièrement de la capitale, ont renoué avec les incessantes coupures d’électricité. Le phénomène socialement perceptible et économiquement handicapant, occupe désormais une place de choix dans le vécu quotidien des populations des villes.

Il n’est d’ailleurs pas superflu de faire remarquer que tout a été déjà dit et redit, par les voix les plus autorisées, aussi bien en ce qui concerne le diagnostic que pour ce qui est de la thérapie devant être administrée afin de résoudre la crise de l’énergie au Mali.

Selon le dernier rapport du conseil d’administration du FMI qui a achevé les deuxième et troisième revue de l’accord en faveur du Mali au titre de la Facilité élargie de crédit, une fourniture d’électricité plus fiable, assurée par une compagnie d’électricité financièrement saine et bien gérée, est essentielle pour améliorer le climat des affaires.

Le rapport rappelle que « les fréquents délestages et le coût élevé de l’électricité demeurent un important obstacle à la croissance ». Qu’en est-t-il du plan de redressement à moyen terme du secteur de l’électricité promis par EDM ? Ce plan devrait permettre à EDM-sa de retrouver un équilibre financier et d’éliminer les subventions publiques à moyen terme.

Le plan prévoit en particulier d’améliorer le mix énergétique, en augmentant la production à moindre coût et les importations d’énergie ; d’abandonner la production d’énergie moins propre basée sur le carburant diesel, ainsi que les contrats onéreux de production d’urgence ; de veiller à ce que les récents arriérés accumulés par EDM auprès des fournisseurs d’électricité ivoiriens soient apurés, selon le calendrier récemment renégocié et, si nécessaire, ajoutés à la Loi de finances, afin d’assurer la continuité de la fourniture d’électricité ;  d’augmenter les recettes tout en réduisant le déficit structurel et de réduire les arriérés dus aux fournisseurs (1,2 % du PIB en 2020).

Pour soutenir le plan d’amélioration, le gouvernement et EDM-sa ont signé un contrat de performance en novembre 2019 : bien que son suivi et sa mise en œuvre n’aient pas progressé comme prévu, en partie en raison de la Covid-19 et des récents événements politiques, le gouvernement s’est engagé à redoubler d’efforts sur ce front.

 

Quelles sont les causes profondes des délestages ?

Selon un ancien cadre de EDM, l’on peut citer les facteurs ci-après : la faiblesse relative de la part des budgets nationaux alloués au secteur énergétique n’a pas permis de financer convenablement les investissements devant assurer le renouvellement des équipements, afin qu’ils puissent répondre efficacement à l’évolution quasi exponentielle des besoins. A cela s’ajoute dit-il, le fait que l’énergie électrique est vendue à un prix largement subventionné, bien en-deçà du prix de revient. Et, d’ajouter qu’en matière de recouvrement de créances auprès de certaines institutions étatiques, parapubliques et assimilées, un laxisme coupable qui ne fait qu’obérer davantage un équilibre financier déjà précaire par nature. Notre interlocuteur dénonce la faible mobilisation des ressources en faveur du développement du secteur énergétique.

Face à cet état de fait, il revient au ministre de l’Energie et de l’Eau et les cadres de son département de prendre à bras le corps le problème de l’électricité. Il faut entreprendre de vraies réformes afin de soulager les populations.  Pour un cadre de l’EDM-sa à la retraite, les problèmes d’Energie du Mali sont connus. « Il suffit d’être réaliste et de les affronter ».

 

Hamidou B Touré

Source: Arc en Ciel