Seulement 2%  des étudiants Africains se spécialisent dans le domaine alors que ce secteur représente 32% du PIB du continent selon COMMODAFRICA.

La nécessité pour les Etats africains de préparer la terre, comme ils con

struisent des écoles pour éduquer les enfants, des hôpitaux pour soigner s’impose. Car, le problème alimentaire ne cesse de s’empirer, plusieurs centaines de millions d’Africains souffrent de la faim et des centaines de millions de personnes présentent des carences.

Il est donc urgent de faire face à ces défis et de repenser en profondeur les systèmes agricoles en Afrique. Le modèle encore trop souvent proposé a montré ses limites. Une agriculture industrielle  centrée sur quelques espèces et l’utilisation intensive d’intrants chimiques.

L’Afrique, un continent à gros potentiel. Le continent présente un paradoxe, plus de la moitié des terres arables mondiales se trouvent en Afrique. Le continent est également doté d’un potentiel hydraulique largement inexploité, d’une main-d’œuvre bon marché et enfin d’un marché dynamique tiré par la croissance démographique. Malgré ces excellents atouts qui font du continent le futur grenier du monde, l’Afrique reste encore aujourd’hui le seul continent importateur de denrées alimentaires. Elle ne parvient toujours pas à assurer sa sécurité alimentaire, et encore moins sa souveraineté alimentaire. Selon la Banque mondiale, le marché de l’agroalimentaire en Afrique pourrait passer de 330 milliards de dollars à 1 000 milliards de dollars à l’horizon 2030. Une véritable aubaine non seulement pour l’Afrique et les Africains, mais aussi pour les investisseurs étrangers, sous réserve bien entendu de l’adoption de mesures structurelles favorables à l’émergence du secteur. Les systèmes agricoles du continent africain sont en proie à une crise climatique et il faut de toute urgence les transformer pour pouvoir répondre à la demande alimentaire de demain.

De toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire du continent, le changement climatique est la plus sérieuse.

Des moyens existent pour adapter l’agriculture à ce choc climatique. La recherche agronomique a notamment mis au point des variétés de sorgho ou de maïs à cycle court qui tolèrent mieux la sécheresse. Mais la diffusion de ces techniques reste insuffisante. D’abord parce que l’on se heurte à un frein socioculturel : dans l’imaginaire des paysans, par exemple, l’irrigation, coûteuse et difficile, est réservée au riz ou aux cultures maraîchères. Ensuite parce que les États manquent de moyens pour soutenir un secteur agricole dont dépend pourtant 80 % de la population.

Mahamadou YATTARA

Source: Infosept