C’est en prison, rongé par la maladie et la solitude, que Bakary Togola a appris l’installation de son successeur, Mohamed Ag Mohamed El Moctar, dans le fauteuil de président de l’APCAM (Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali). Ainsi va la vie !

 

Une page vient de se tourner à l’Apcam après deux décennies de règne sans partage de B.Togola. Au-delà de la nécessité, l’urgence s’imposait pour la structure, confrontée à des difficultés. Les choses sont  allées vite. La nature a horreur du vide. Les deux premiers responsables de l’institution épinglés et incarcérés dans l’affaire des ristournes des producteurs de coton, il était devenu naturel de trouver un nouveau patron qui assurera aux destinées de l’Apcam pendant un (1) an. Du coup, sous cieux, on parle de hold-up. C’est qu’au cours d’une session extraordinaire, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture de Tombouctou, Mohamed Ag Mohamed El Moctar, a été investi nouveau président de l’Apcam. Ce, conformément  aux dispositions de l’article 26 du décret N°93-295/PRM du 18 août 1993,fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement des chambres régionales d’agriculture et de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam) et l’article  22 du règlement  intérieur  de l’Apcam. Lesquels stipulent qu’en cas d’empêchement, de décès, de vacance du poste de président lors des préséances, celui-ci  se voit substituer par le vice-président.  C’est cette disposition réglementaire qui a permis à Mohamed Ag Mohamed El Moctar, alors 2è vice-président de l’Apcam, à prendre la présidence de l’institution. Au regard du contexte et des soubresauts qui ont occasionné ce changement, force est de reconnaitre que le monde paysan du Mali a assisté à une chute douloureuse et brutale de l’empereur. Le nouveau patron de la boîte, en terrain connu, est déjà avisé. Il doit surtout s’armer en se basant sur les leçons et enseignements du passé récent pour mettre la structure sur les rails. La faîtière agricole fait face aujourd’hui à des difficultés internes, notamment des questions liées aux finances, l’organisation et surtout de représentativité. Ceci nécessite l’implication de tous les acteurs du secteur de l’agriculture pour atteindre les objectifs.

Jean Goïta

La Lettre du Peuple