A Bamako, le moyen de transport le plus économique, populaire et le plus déroutant est la Sotrama. C’est généralement un minibus de marque Toyota ou Mercédès où on remarque des messages dessus qui sont, entre autres : Allah kabo, (Dieu est grand) “l’Eternel est mon BergerOn ne vit qu’une seule foisMerci papaBalimaya douman, (bonne relation parentale) “Air KolokoAllah ka tignè dèmè, (Que Dieu renforce la vérité, etc.

 

 Les Sotramas font partie du décor de la capitale, les messages dessus s’adressent à la population, mais certains préfèrent remercier leur bienfaiteur. Les messages de ce moyen de transport reflètent la réalité et l’actualité brulante de la ville. Les chauffeurs véhiculent leur opinion à travers les messages sur leurs véhicules. Chacun a une façon spécifique de s’adresser avec le message de son choix, si certains s’excusent avec le terme “Yafama, (pardon en bambara)”“Yafa maman ka lagare ni ma, (pardonne au benjamin de maman)” … Ce chauffeur, qui préfère garder l’anonymat, assied avec ses collègues à la gare de Yirimadio Dougoulakoro, conduit le débat sur l’actualité du pays. Sur son véhicule, il a mis “Yafama, (pardon)”. Pourquoi ce mot ? “Mon Yafama est une façon pour rendre hommage à un piéton que j’ai heurté un jour”. Si celui-ci s’excuse auprès de sa victime, son ami assied à côté, a opté pour : “Yafa Maman ka Lagaréni ma ! ” Avec ce message, dit-il, “je m’excuse en avance auprès des autres conducteurs que je rencontre en longueur de journée. Je peux doubler certains, cogner d’autres tout cela fait partie de notre quotidien”. Contrairement à ceux-ci, certains vantent leur terroir. Sur la Sotrama d’Idrissa Amadou, on voit Air Koloko. Il explique : “Je l’ai écrit en gros caractère afin que le monde sache d’où je viens. Je suis fier de mon village”. Sur une autre Sotrama, on voit : “Bougouni devient Bougouba”.

Ces Sotrama se différencient des autres par leur message. Ils préfèrent remercier leurs bienfaiteurs.

Après les messages humanistes, les remerciements, on constate aussi les fans du football, qui préfèrent dessiner leurs idoles comme Messi, Ronaldo, CR7, Seydou Blen, etc. Ce qui déclenche quelques fois des querelles de chapelles. Ce n’est donc pas rare de voir : “Messi, le messie”  ou encore “CR7, le roi”.

Les syndicats n’y voient aucun inconvénient tant qu’il n’y ait pas de querelle. Banoumou Kanté est syndicat dans une des gares routières de Bamako. Il explique : “je pense que c’est leur façon d’exposer leur opinion même si les querelles de chapelle sont fréquentes après chaque match de football. Les supporteurs de certaines équipes se battent souvent. Pour moi c’est l’unique problème, sinon je ne vois pas d’inconvénients”, précise-t-il.

Oumou Fofana    

 Mali Tribune