Le gouvernement de la République du Mali et le Fonds monétaire international (FMI) sont parvenus à un accord préliminaire. Cela sur la première revue du nouveau programme économique et financier du Mali soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’administration du FMI. C’était le vendredi 29 novembre 2019 à Bamako, à la suite d’une mission du FMI qui a séjourné au Mali du 19 au 29 novembre 2019.

«Au cours de cette mission, les équipes du FMI et du Mali ont essentiellement discuté sur le cadre macroéconomique, avec un accent particulier sur la gestion des finances publiques, la mobilisation des recettes. Les deux équipes ont également travaillé sur le mémorandum de politique économique et financière. Le nouveau programme qui fait suite à l’ancien qui s’est achevé en décembre 2018, a pour objectif de préserver le cadre macroéconomique, de créer les conditions d’une croissance inclusif, vigoureuse et durable de manière à réduire la pauvreté, à stimuler la création de l’emploi en lien avec les objectifs du CREDD 2019-2023 qui est le référentiel de l’ensemble des politiques publiques du Mali. Le gouvernement du Mali s’est engagé à mettre en œuvre des reformes pour accroître la mobilisation des recettes, maîtriser les dépenses, renforcer l’exécution de la dépense publique et renforcer la gouvernance d’une manière générale ». A déclaré le ministre délégué chargé du Budget Mme Barry Aoua Sylla lors de la conférence de presse de présentation des principales conclusions de la mission.

Ainsi, au cours de cette mission, le FMI et les autorités maliennes ont examiné l’exécution budgétaire en 2019 et les mesures sous-tendant le projet de loi de finances 2020. Le déficit budgétaire de l’Etat devrait respecter le critère de convergence de l’UEMOA de 3,0% du PIB en 2019. Presque tous les critères de performances et les objectifs indicatifs du programme à fin septembre 2019 ont été respectés, ainsi que les repères structurels. La croissance économique devrait s’établir à 5% en 2019 et dans le moyen terme, malgré le contexte sécuritaire difficile, dénotant une résilience de l’économie. Ainsi, les bonnes récoltes consécutives à la pluviométrie abondante ont entraîné une baisse du niveau général des prix en 2019. Aussi, annonce le ministre Délégué Chargé du Budget, la mission du FMI et les autorités maliennes sont parvenues à un accord préliminaire sur la première revue du nouveau programme économique et financier du Mali soutenu par la FEC du FMI, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’administration du FMI. L’examen du dossier par le Conseil d’Administration du FMI est prévu pour début janvier 2020.

En outre, «les services du FMI saluent les efforts en cours pour réformer le secteur de l’énergie notamment les mesures visant société publique d’électricité EDM.SA, pour permettre son retour à l’équilibre financier à moyen terme tout en garantissant un meilleur approvisionnement des populations en électricité.»
Pour atteindre les objectifs de croissance forte et inclusive et de réduction de la pauvreté assignés au programme, la mission encourage les autorités à améliorer l’efficience dans la fourniture des services publics, y compris par la poursuite des réformes visant à améliorer la gouvernance. Elle invite également les autorités à redoubler d’effort dans l’élimination prompte des arriérés intérieurs et dans l’assainissement du climat des affaires plus généralement, pour favoriser le développement du secteur privé et la création d’emplois pour les jeunes.

Ainsi, les autorités maliennes se sont engagées à poursuivre les efforts de mobilisation des recettes intérieures, afin de créer l’espace budgétaire nécessaire pour les dépenses sociales, de développement et de sécurité, tout en préservant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette publique. En plus de la modernisation des administrations fiscales et douanières, le rythme de mise en œuvre des réformes visant à numériser les procédures d’acquittement de l’impôt, rationaliser davantage les exonérations fiscales, y compris celles accordées au secteur minier, et améliorer les prélèvements de recettes sur les produits pétroliers et la taxation de la propriété foncière, devra être accéléré.

Notons enfin que l’équipe a rencontré le Premier ministre, Chef du Gouvernement, ministre de l’Économie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, le ministre Délégué, Chargé du Budget, Aoua Sylla Barry ; le Directeur National de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, M. Konzo Traoré, des hauts fonctionnaires et des partenaires au développement.

Mèba

Source: L’Evènement