Les commerçants détaillants maliens se plaignent : l’ambassade de Chine au Mali leur refuserait systématiquement le visa. Une situation qui handicape grandement le commerce local. Après un an de discussions et de négociations, qu’en est-il de ce « blocus » que dénoncent les commerçants ?

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Le mardi 7 juin 2016, devant l’ambassade de Chine au Mali, sit-in des commerçants. Ils protestent contre le refus des autorités chinoises de donner des visas de séjour aux commerçants détaillants maliens. Pour le consul de Chine, M. Ye, la circulation des personnes entre les deux pays se déroule normalement. Pour le diplomate, point n’est question de discrimination à l’endroit des commerçants maliens, c’est plutôt « une question de souveraineté. Tout état souverain a le droit de donner ou de refuser son visa à qui il veut ». « Certes, répond un jeune commerçant du Dabanani, sous couvert d’anonymat. Si c’est le cas, au moins qu’on nous explique les motifs. Quelqu’un qui va régulièrement en Chine, qui a ses affaires là-bas et tout à coup, ne peut plus bouger pour cause de visa, c’est un gros problème pour nous ». Dans le milieu des commerçants, il se murmure que « les Chinois privilégient ainsi les leurs, qui viennent concurrencer les Maliens en important les mêmes produits que nous ».

Depuis mars 2016, les actions se sont multipliées : rencontres entre syndicats de commerçants détaillants, autorités de tutelle et avec les diplomates chinois pour aplanir les angles. Une commission de normalisation a finalement été mise en place début 2017. En son sein, on se dit désormais satisfait du déroulement de la procédure d’obtention de visa « qui avance lentement, mais sûrement ».

Selon certaines associations de jeunes commerçants, regroupés dans les immeubles du grand marché de Bamako, « les procédures se passent désormais normalement », déclare le président de l’une d’entre elles, rencontré ce lundi 8 mai dans les locaux de l’ambassade de Chine à Bamako. En effet, l’affluence ne faiblit pas devant les guichets pour le dépôt des dossiers de demande du visa, qui coûte entre 20 et 28 000 francs CFA. « Ils refusent toujours de nous délivrer le visa », dément Amadou Bedi Daou, membre du Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (SYNACODEM). Nous avons fait une réunion ce 9 mai et le président (du SYNACODEM, ndlr) nous a bien dit que la situation n’avait pas évolué ». Statut quo ou véritable avancée vers le déblocage de la situatio ? Les concernés ne sont donc pas sur la même longueur d’ondes, mais les uns comme les autres assurent maintenir la pression pour que la situation des visas chinois évolue, afin qu’ils puissent reprendre la navette entre leurs clients locaux et les usines chinoises.

 

Source: journaldumali