Pour marquer la relance de la filière karité au Mali sur des bases solides et durables, l’Unité de Mise en Œuvre du Cadre intégré au Mali (UMOCI/ CIR), les acteurs de la filière karité ainsi que le gouvernement du Mali ont organisé une conférence nationale sur le précieux sésame (karité). C’était les 21, 22 et 23 octobre 2021, au Centre international des Conférences de Bamako CICB sur le thème : « Connecter la filière karité du Mali à l’Industrie globale ».

 

L’objectif global de cette conférence nationale visait à réunir les acteurs nationaux et internationaux intervenant dans la chaine de valeur de karité pour mettre le focus sur les potentialités en matière d’industrialisation de cette filière. Aussi, il s’agissait de faire l’état des lieux du secteur de la filière karité du Mali ; échanger les expériences sur le développement de la filière karité (production, transformation, commercialisation, transport/logistique, financement, environnement) ; présenter les produits fabriqués par les coopératives et leur union ainsi que les entreprises nationales maliennes et celles de la sous-région du secteur du karité.

Le secrétaire général du ministère du Commerce et de l’Industrie Adama Yoro Sidibé a rappelé que le Mali, en sa qualité de deuxième producteur du karité dans le monde, dispose d’un potentiel de production de karité pour les besoins de fabrication des produits cosmétiques, alimentaires. Selon lui, le Mali fait l’objet d’une forte demande de beurre de karité sur le marché international. A ses dires, la filière karité a une importance socioéconomique non négligeable au Mali.

En plus du thème central : « Connecter la filière karité du Mali à l’Industrie globale », plusieurs sous-thèmes notamment « l’Investissement et création d’emplois à travers l’industrie du karité » ; « Organisation et structuration de la filière karité du Mali : modèles, axes stratégiques prioritaires et l’approche genre du développement » ont été abordés au cours de cette conférence.

Dans son discours de clôture, la représentante du ministre du Commerce et de l’Industrie a adressé ses sincères remerciements aux participants pour la qualité des travaux (tant au niveau des panels ainsi qu’au niveau des formations).  Après avoir apprécié la participation des pays invités d’honneur à cette conférence, notamment le Burkina Faso et la Guinée, elle a rappelé que l’AGK a apporté un appui technique et financier de taille pour la réussite de la présente conférence sur le karité. Elle a renouvelé l’engagement de son département à accompagner cette filière.

Bourama Camara

 

Les 23 recommandations de la conférence lues par Dansinè Coulibaly, coordinateur de l’UMOCI

Nous avons énuméré 23 recommandations majeures qui sont : mettre en place une organisation interprofessionnelle fonctionnelle et forte de la filière qualité ; organiser un atelier d’information sur la mise en place des structures de l’organisation interprofessionnelle avec l’appui de l’AGK ;  organiser régulièrement des séances de formation et d’information sur la filière Karité ; recueillir l’accompagnement de l’assemblée permanente des Chambres d’agriculture du Mali, de l’APCAM et de la direction nationale de la protection sociale et de l’économie solidaire dans la  mise en place de l’organisation interprofessionnelle ; renforcer la capacité des systèmes d’appui en soutien et en émergence et le développement d’entreprise féminine dans la filière karité et le développement de la chaîne de valeur ; renforcer la gouvernance au sein des organisations de productrice de karité ; dimensionner les appuis en capitale, en subvention sur la base d’un plan d’affaires; inscrire les appuis techniques dans la logique de soutien au plan d’affaires de l’entreprise ; promouvoir la chaîne de valeur de beurre de karité de qualité conforme aux normes de créatrice d’emploi avec un bon positionnement des femmes ; développer les performances de la filière karité et défendre ses intérêts par l’interprofession qui sera forte et autonome ; mettre en place avec les banques et les systèmes financiers décentralisés (SFD) ce qu’on appelle communément les microfinances, un mécanisme de financement de campagne pour les transformatrices ; assurer la durabilité des parcs agro-financiers de karité et faire la promotion de l’aménagement des plantations de karité ; informer et sensibiliser les acteurs de la filière karité sur les dispositions législatives et réglementaires prises par l’Etat sur la filière ; promouvoir la préservation de la ressource à karité à travers la vulgarisation des nouvelles techniques comme la régénération naturelle assistée (RNA), la transplantation des pieds de karité ; réaliser des études de production de données économiques sur la filière traduite en document de production à destination de potentiels investisseurs ; sensibiliser les entreprises et apporter un soutien technique ou financier dans le cadre de l’adoption des démarches de certification afin de faciliter l’accès au marché international ; créer une plateforme de mise en relation des entreprises du secteur afin de permettre une mutualisation des ressources sur différents aspects de leurs activités tels que les commandes groupés de paquet dignes de groupement de produits en vue de l’exportation, etc ; participer  à des missions économiques de prospection des nouveaux clients ; reprendre des démarches pour la revue à la baisse ou la suspension ou suppression pure et simple de la redevance sur les produits forestiers et non alignés au moins sur la filière karité ; intensifier le renforcement des capacités sur entreprenariat féminin ; commencer les procédures pour la labellisation des produits du karité au Mali ; mettre en place un système de production des données statistiques fiables sur le karité ; institutionnaliser la tenue de la conférence nationale du karité au cours d’une évaluation de la campagne et la fixation des objectifs de la campagne future.

Propos recueillis par Bourama Camara

Source : Le Challenger