Il est maintenant évident que le changement climatique représente une sérieuse menace pour la croissance et le développement durable en Afrique.

Notre continent, et notamment sa zone sahélienne, sont parmi les espaces les plus vulnérables aux effets du changement climatique. C’est dans cette optique qu’une Conférence Régionale sur le Financement Climat Décentralisé au Sahel à Bamako par l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales (ANICT) en partenariat avec la Near East Fondation (NEF) , membre du consortium Décentralisation des Fonds Climat (DFC) qui a pour thème « Leçons apprises et opportunités pour la mise à échelle des mécanismes de financement  décentralisé pour une adaptation efficace des collectivités territoriales aux changements climatiques au Sahel » durant deux jours.

Face à une telle situation sans douter de l’origine de ce changement climatique, le Mali a adopté une stratégie nationale en changement climatique, qui vise à améliorer le bien-être des populations à un cadre de développement socio-économique durable intégrant les défis des changements climatiques dans tous les secteurs du développement.

Car le changement climatique affecte les communautés locales du sahel de différentes manières, notamment du fait des variations imprévisibles du climat d’une année à une autre ou de la récurrence de conditions météorologiques extrêmes telles que les sécheresses ou les inondations. Son incidence sur les récoltes et le bétail affaiblit la production alimentaire et la sécurité alimentaire des agriculteurs, des éleveurs mais aussi de la population toute entière. Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables aux phénomènes climatique extrêmes, à la fois parce qu’elles n’ont pas le même accès aux ressources communes que les hommes et parce qu’elles ne participent que rarement à la prise de décision communautaire. L’expérience a montré que les communautés locales sont souvent les mieux placées pour prendre des décisions quant aux mesures de résilience qui leur seraient les plus bénéfiques. Cependant, le financement international dédié à l’adaptation au changement climatique continue d’être versé aux autorités nationales et aux organisations non gouvernementales (ONG), les communautés et les collectivités locales exerçant peu de contrôle sur l’affectation de ces fonds. Pour que les investissements en adaptation assurent la résilience aux changements climatiques, les connaissances et les perspectives locales doivent être intégrées dans la planification formelle des collectivités.  Elles en conséquence doivent également bénéficier d’une autorité  discrétionnaire sur leurs budgets afin de leur donner la liberté d’appuyer les stratégies locales connues d’être fiables et de prendre des décisions rapides devant une situation locale changeante et imprévisible. Afin de bâtir la résilience, il est impératif que les systèmes de planification intègrent comme habituelles et normales la variabilité, l’imprévisibilité et l’instabilité climatique. Ceci exige des changements considérables dans la manière que les collectivités locales et l’Etat planifient, financent et évaluent le développement et l’adaptation aux changements climatiques.

Bokoum Abdoul Momini/Maliweb.net