Le potentiel du Mali en énergie solaire figure parmi les plus élevés au monde avec trois cents (300) jours d’ensoleillement sur trois cent soixante-cinq (365). De plus, le rayonnement direct est de première qualité, surtout dans la partie Nord du pays.

Ce qui ouvre de larges perspectives dans le domaine de l’utilisation de l’énergie solaire. Des perspectives rendues encore plus prometteuses par la maîtrise technologique et la maîtrise des coûts.

Sur le plan technologique, la production et la mise dans le réseau de l’électricité d’origine solaire marque une avancée remarquable dans le domaine de l’énergie solaire. En témoigne la réalisation des centrales hybrides et des centrales à 100% solaires.

La perspective d’utilisation de l’énergie solaire est tout aussi vaste. Il y a tout d’abord les séchoirs solaires. Ici, de belles initiatives avaient été entreprises avec la formation des menuisiers qui avaient acquis une expertise indéniable.

En effet, ils pouvaient fabriquer des séchoirs capables de faire sécher des mangues, de la viande, de l’oignon en un temps record, tout en les protégeant des mouches et autres insectes nuisibles et de la poussière. Résultat, la mangue et autres fruits et légumes de saison pouvaient être accessibles tout le long de l’année.

Mais un coup d’arrêt fut donné à ces belles initiatives. L’Agence pour la promotion de l’énergie solaire et des énergies renouvelables a mis au point beaucoup d’autres instruments de la technologie solaire comme les cuiseurs solaires, les chauffe-eaux solaires, les pompes solaires, etc. Ces instruments solaires sont confrontés depuis des années au problème de leur vulgarisation auprès de leurs utilisateurs et du grand public. Par exemple, la vulgarisation à large échelle d’un instrument comme le cuiseur solaire peut aider à l’arrêt de la désertification et à la clef, la création de milliers, voire de dizaines de milliers d’emplois. L’Etat doit aider l’Agence pour la promotion de l’énergie solaire et des énergies renouvelables à trouver des formules adéquates pour procéder à cette vulgarisation à large échelle.

Une véritable industrie doit voir le jour autour de l’énergie solaire.

Cette industrie peut intégrer également la fabrication des climatiseurs et des réfrigérateurs solaires. Le Malien, à vrai dire, est très lent, moi-même en tête, à saisir les opportunités que nous offre la nature dans sa générosité. Sinon, comment comprendre qu’une de nos sœurs Burkinabé arrive à mettre au point une lampe solaire de très bonne qualité, qu’elle commercialise sous le label Mama light, et que nous nous restions là à nous chamailler pour des postes.

Si une Burkinabé arrive à réaliser une telle prouesse, pourquoi pas les Maliennes ? Dans le même ordre d’idée, des femmes analphabètes en Inde sont parvenues, sous l’égide d’une ONG internationale, à fabriquer des panneaux solaires. Pourquoi pas les Maliennes ?

Boubacar SIDIBE Junior

Source: Aujourd’hui-Mali