La problématique de la protection de l’environnement est une question cruciale dans le monde d’aujourd’hui.  Sa protection nous incombe tous. C’est pourquoi, notre équipe de reporters s’est rendue dans le marché de Kalabancoro pour connaitre le point de vue des vendeurs de charbon dont la consommation constitue un facteur important dans la dégradation dudit environnement. Une occasion pour les écouter, certes, mais aussi pour attirer leur attention cette problématique.

Au cours d’une rencontre avec des vendeurs de charbon du marché de Kalabancoro, le mardi 7 août 2018 dernier, beaucoup sont ceux qui, parmi eux, nous ont dévoilé les difficultés et les avantages qu’ils tirent de ce travail. Tous se disent être conscients de l’impact que peut avoir ce travail sur l’environnement et de la nécessité de prendre toutes les dispositions adaptées pour diminuer l’effet qu’il peut avoir sur le cadre de vie.

Oumar Koné, vendeur de charbon au marché de Kalabancoro, n’a pas manqué de nous faire valoir son expérience de vendeur de charbon.  « Il y a bien dix ans que je fais ce travail et je n’en ai rien tiré comme avantage », explique-t-il, avant de continuer en soutenant que les avantages de la vente du charbon sont très peu car durant tout ce temps, il n’a pratiquement rien eu comme bénéfice, en dehors des dépenses pour sa vie quotidienne.  Il se dit alors être prêt à affronter toutes les perspectives de changement attendu du côté des hautes autorités pour diminuer l’utilisation du charbon de bois dans les jours à venir.

De son côté, Mme Aya Coulibaly, également vendeuse de charbon de bois audit marché, nous a confié qu’elle fait ce travail depuis plus de dix ans.  En ce qui la concerne, elle voit ce travail comme sa seule source de revenu et elle n’a eu aucun problème depuis qu’elle a commencé la vente de charbon. Elle dit être consciente de l’impact de ce travail sur l’environnement, mais n’envisage aucune alternative.  Pour ce qui est de l’utilisation des déchets de charbon qui a également fait l’objet de notre interrogation, elle dira qu’après avoir trié les plus gros morceaux qui sont utilisés pour la consommation, « le reste, en poudre, est soit vendu aux personnes qui viennent le chercher pour d’autres besoins soit c’est tout simplement jeté ». Aux dires de Mme Aya Coulibaly, il se peut qu’il soit possible de transformer le déchet du charbon pour le rendre utilisable afin d’éviter davantage d’insalubrité.

Pour Birama Coulibaly, également vendeur de charbon au même marché, il nous affirme qu’il y a plus de 12 ans qu’il vend le charbon. Lui, contrairement aux autres, reçoit le charbon par l’intermédiaire d’autres personnes qui partent le chercher jusque dans les zones de production.

En ce qui concerne les difficultés rencontrées, il n’a pas hésité à nous confier que, généralement, entre eux et les agents des Eaux et Forêts, il y a souvent des différends. « Il nous arrive souvent d’être en conflit avec les agents de sécurité des Eaux et Forêts qui nous interdisent d’abattre les arbres pour récupérer le bois et en faire du charbon. Mais nous parvenons à trouver un terrain d’entente, s’ils constatent que nous exerçons ce travail tout en respectant les dispositions de protection de l’environnement, comme le reboisement. Et cela, tant que nous ne sortons pas de la limite des zones indiquées pour couper du bois », nous a-t-il laissé entendre.

Issa Djiguiba et Djènèba Touré stagiaire

Source: Le Pays