«Le défi sécuritaire fait que nous sommes contraints à investir 4% du PIB à la défense et à la sécurité ce qui représente 24% de notre budget total ». La révélation a été faite par le Premier ministre, Boubou Cissé, lors de la Conférence internationale sur le «Développement durable et la dette soutenable », co-organisée par le Sénégal et le Fonds Monétaire International, en partenariat avec les Nations Unies et le Cercle des économistes, à Dakar, le lundi 2 décembre 2019.

En effet, cette Conférence offre l’opportunité aux différents participants de réfléchir aux solutions visant à trouver le juste équilibre entre le développement durable des Etats africains qui nécessite d’énormes financements, et la soutenabilité de la dette.

A la tribune de cette rencontre de haut niveau, le Premier ministre Dr Boubou Cissé a déclaré :

« Pour sortie des nécessités des sentiers battus dans les réflexions dans un pays comme le Mali, c’est prendre en charge aujourd’hui les défis auxquels nous sommes confrontés. Et le premier de ses défis c’est le défi sécuritaire. Car ce défi sécuritaire fait que nous sommes contraints à investir 4% du PIB à la défense et à la sécurité ce qui représente 24% de notre budget total. Ce qui est difficile, c’est que ce budget est en constant progression, car durant ces 4 dernières années, le budget consacré à la défense et à la sécurité a augmenté de 20%».

Aussi, a-t-il profité de l’occasion pour souligner : «Dans l’histoire des Nations, la question de la dette a souvent nourri interrogations et débats, voire concordance aussi bien entre spécialistes qu’au sein des opinions publiques, car lorsqu’il s’agit d’investir en Afrique, la perception du risque est toujours exagérée, les notations sont exagérées, ce qui a pour conséquence immédiate le renchérissement de l’investissement».

Quant au Président béninois, Patrice Talon, il s’est montré aussi circonspect à la lecture des intérêts avancés pour les pays d’Afrique et qui ne se retrouvent nulle part ailleurs à travers le monde.

«En Asie et ailleurs dans le monde, c’est un taux de 8% qui est appliqué et y accéder à 10 c’est le jackpot, alors qu’en Afrique, on nous demande 30%», a-t-il déploré.

Selon lui, l’endettement est une nécessité pour l’Afrique, «continent où tout est à faire», mais il devra se faire sur des bases supportables.

Sur la même idée, il a été rejoint par le Président ivoirien, Alassane Ouattara, qui a regretté l’absence de crédit sur le long terme pour les Etats africains.

«Il y a une mauvaise perception de l’Afrique. On ne nous fait pas de crédit long», note le Président de la Côte d’Ivoire, qui a, en même temps, souhaité que les débiteurs proposent des offres concessionnelles là où les Etats se doivent d’investir l’argent de la dette dans des projets productifs.

Paul Y. N’GUESSAN

Source: bamakonews