Les commerçants détaillants de Bamako sont en colère. Augmentation des taxes douanières et des impôts par ci, ras-le-bol des déguerpis de l’opération Ami Kane par là, ils sont de plus en plus nombreux à s’indigner contre les autorités. Rassemblés au sein d’un collectif, ils ne comptent pas se résigner face à une situation intenable et se mettront en grève dans les prochains jours si rien n’est fait.

Le malaise des commerçants détaillants de la capitale n’en finit plus. Ils tirent le diable par la queue depuis un moment. « Avec l’opération Ami Kane, plus de 15 000 places ont été détruites et certains jeunes commerçants sont partis à l’aventure. Les bâtiments administratifs ont été octroyés aux grands commerçants, au détriment des déguerpis », s’indigne Ibrahim Maiga, Président du collectif des commerçants détaillants du Mali.

Avec le dédouanement qui ne cesse d’augmenter, les produits deviennent très cher dans le pays, bloquant ainsi l’entrée des clients étrangers, qui, dans un passé récent, venaient s’approvisionner sur le marché malien. Comme si cela ne suffisait pas, le commerçant malien se voit également restreindre l’obtention de visas vers la Chine. «Les commerçants maliens allaient beaucoup en Chine, puis les Chinois sont venus s’installer sur nos marchés. Ils ne veulent plus donner de visas aux Maliens, parce qu’ils ont pour ambition de prendre le monopole. Les Maliens n’ont plus que des visas de court séjour et font des aller-retours. Les autorités maliennes ne réagissent pas », déplore Ibrahim Maiga. « Les conteneurs chinois bénéficient d’exonérations alors que ceux des Maliens leur reviennent très cher », ajoute-t-il.

D’autres doléances, et non des moindres font partie des revendications des détaillants. Ils veulent aussi les têtes du ministre des Finances et du directeur de la Douane. Pour l’heure, une sensibilisation est en train d’être menée dans les marchés avant le lancement du mot d’ordre d’une grève qui, à en croire le président du collectif, durera  72h à compter du 3 mai. « Nous appelons les boulangers, les transporteurs et les pétroliers à nous rejoindre. Nous déposerons bientôt le préavis de grève au ministère des Finances et nous déclencherons notre mouvement », prévient Ibrahim Maiga.

Même s’ils se disent prêts à aller à la table des négociations, les commerçants ne comptent pas faire de concessions. « S’ils n’acceptent pas notre préavis, nous irons en grève quand même. Nous ne parlons même pas de la nouvelle augmentation des frais de douane, nous demandons juste une réduction de 80% sur l’ancienne ».

Journal du mali