A partir de la semaine prochaine et jusqu’au mois de mars 2018, le Mali abritera de grands évènements visant à attirer les investissements privés directs (étrangers et nationaux) dans les secteurs prioritaires de la 3è économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En la matière, des éléments comme l’accès au foncier, l’environnement des affaires (qualité de la distribution de la justice, sécurité, Code des impôts…) pèse lourd dans la balance. Les investisseurs n’en sont pas moins regardants sur le dynamisme de l’économie du pays. Les agences chargées de la promotion de ces rendez-vous à dimension internationale ont alors des arguments à faire valoir. Les services du Fonds monétaire international (FMI), à la suite d’une mission à Bamako, du 29 octobre au 12 novembre 2017, prédisent de bonnes perspectives macroéconomiques pour notre pays, en dépit d’une situation sécuritaire volatile.

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«La croissance du PIB est restée robuste, à 5,3%, soutenue par de bonnes récoltes et de fortes dépenses publiques. L’inflation a été modérée, bien en-deçà de la norme régionale. L’exécution budgétaire est conforme aux objectifs d’un déficit global de 3,5% du PIB et d’un déficit de base de 1,1 en raison de l’amélioration de la mobilisation des recettes et de l’exécution des dépenses en capital», selon un communiqué de presse de fin de mission reçu mercredi. Cette mission s’inscrivait dans le cadre de discussions entamées sur la 8è Revue du programme économique et financier du Mali soutenue par la Facilité élargie de crédit du FMI. Il s’agissait aussi de mener les consultations de 2017 au titre de l’article IV.

Le communiqué de presse de fin de mission est une déclaration des équipes du FMI qui résume les constats préliminaires effectués à l’issue d’un séjour dans un pays. Les points de vue exprimés dans cette déclaration sont ceux des services du FMI et ne représentent pas le point de vue du Conseil d’administration. «Cette mission ne débouchera pas sur une discussion du Conseil», précise le communiqué.

Lequel ajoute : «Le budget 2018 soumis au Parlement est en ligne avec l’objectif de consolidation budgétaire du programme et de convergence vers la norme de déficit régional de l’UEMOA de 3% d’ici 2019».
Selon Mme Boriana Yontcheva, qui dirigeait la mission, «les services du FMI et les autorités ont convenu des mesures requises pour préserver la viabilité de la dette, tout en s’assurant d’un financement adéquat de la stratégie de réduction de la pauvreté». Pour elle, les autorités ont l’intention de mobiliser davantage de recettes, en accélérant les réformes des administrations fiscales et douanières et en développant une fiscalité plus efficace des revenus des entreprises multinationales.

Parlant des dépenses, Mme Yontcheva a assuré que les autorités maliennes cherchent à améliorer l’efficacité des dépenses publiques, en réformant notamment la gestion des investissements publics et en rationalisant les dépenses non prioritaires. Elles mettront en œuvre des politiques d’endettement rationnelles en intensifiant leurs efforts pour obtenir des financements concessionnels et en utilisant les instruments d’emprunt les plus favorables pour l’émission de titres sur le marché régional.

Comme prévu dans le programme, les discussions ont aussi porté sur les efforts de mise en œuvre de la Loi contre l’enrichissement illicite et les déclarations de patrimoine. «Bien que des étapes aient été réalisées dans la compréhension des principaux éléments de ces mesures, de nouveaux progrès sont nécessaires pour atteindre les objectifs de la réforme de la gouvernance», a-t-elle laissé entendre. Ajoutant que dans les semaines à venir, «les discussions entre l’équipe du FMI et les autorités se poursuivront pour faire avancer le programme de réformes et ouvrir la voie à l’achèvement de la huitième révision».

Rappelons que l’équipe du FMI a, lors de cette mission, rencontré le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé, le ministre de la Décentralisation et de la Fiscalité locale, Alassane Ag Ahmed Moussa, le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Konzo Traoré, des hauts fonctionnaires, des représentants du secteur privé, des syndicats et des partenaires au développement.

Cheick M. TRAORÉ

 

Source: Essor