C’était à la faveur de la «Matinée numérique» initiée par l’incubateur Createam qui a déjà formé plus de 650 jeunes et accompagné plus de 2.000 projets

«Ce fut une rencontre riche et fécondante pour nous les startup», s’est ainsi exprimé une jeune fille, les yeux scintillants, visiblement très satisfaite des échanges avec deux membres du gouvernement. En effet, le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré et le ministre de l’Innovation et de la Recherche scientifique, Mme Migan Assétou Founè Samaké, se sont entretenus près d’une heure d’horloge avec les représentants d’une cinquantaine de startup. Ils ont répondu sans détour à toutes les questions de ces jeunes entrepreneurs. C’était à la faveur de la «Matinée numérique» initiée par l’incubateur Createam. L’événement a eu lieu à son siège à Badalabougou.

Createam est un espace de création et d’innovation, explique son directeur général Souleymane Dravé. Il opère dans le domaine de l’accompagnement des jeunes entrepreneurs qui ont des projets dans le digital, le numérique, le e-commerce. De sa création en 2016 à nos jours, l’incubateur Createam a formé plus de 650 jeunes et accompagné plus de 2.000 projets.

Createam est assisté par Orange Mali. A ce titre, Brutus Sadou Diakité, directeur général adjoint de cette société, préside le conseil d’administration de Createam. Il indique que cette startup se trouve à la croisée des domaines de la création et de l’innovation et du e-commerce. C’est le genre d’initiative qui permet à des pays comme le nôtre de bannir les frontières avec les pays développés, a-t-il affirmé ajoutant qu’Orange continuera à donner l’occasion à des génies maliens qui feront le développement du Mali.

Le ministre de l’Économie numérique et de la Communication a commencé ses propos par deux remarques importantes. Malgré la présence de trois opérateurs dans notre pays, seule Orange-Mali est invitée à cette rencontre. Pour Arouna Modibo Touré, il y a nécessité de faire bénéficier aux jeunes  les expériences des deux autres opérateurs téléphoniques, à savoir Malitel et Telecel. Il espère l’invitation de ces deux sociétés à la prochaine édition. La seconde remarque du ministre Touré a porté sur la couverture de ce genre d’événement par les médias nationaux. Ce qui évidemment permettra à l’ensemble de nos concitoyens d’être informés des activités de Createam, a-t-il indiqué.

«L’économie numérique est en train d’influer sur tous les comportements. C’est pourquoi les autorités maliennes, percevant son intérêt, ont très tôt pris le train en marche. Ce qui fait que le Mali se trouve dans le wagon», a déclaré  Arouna Modibo Touré, ajoutant que département appuyait fortement les incubateurs en faisant en sorte qu’ils soient partout présents.

En effet, le salon High tech de Las Vegas (USA), tout comme l’African innovation summit de Kigali (Rwanda), et même le salon de Durban consacré aux nouvelles technologies, ont tous enregistré la participation de startup de notre pays grâce à l’appui du département de l’Économie numérique et de la Communication. Ces dernières se sont d’ailleurs illustrées lors de ces différentes sorties parfois au grand étonnement de beaucoup d’observateurs. Le ministre Touré a encouragé les jeunes à ne pas baisser les bras. «Il faut continuer à porter des projets, car « vous avez de la valeur et de l’importance», a-t-il lancé. De son côté, le ministre de l’Innovation et de la Recherche scientifique a exprimé sa joie d’échanger avec les jeunes innovateurs. «Nous sommes un grand pays qui est certes en train de traverser des difficultés, mais qui est prêt à s’en sortir. Pour cela, le pays compte d’abord sur les jeunes pour créer et innover. La création d’un département consacré à l’innovation est un défi lancé par les autorités maliennes, conscientes de l’enjeu. Les jeunes doivent contribuer à relever ce défi. Je suis sûre qu’ils peuvent le faire», a indiqué Mme Migan Assétou Founè Samaké. Selon elle, quand on donne les moyens aux jeunes Maliens, ils peuvent créer et innover à l’instar de tous les autres jeunes.

«Dans le domaine de l’intelligence artificielle qui constitue une révolution, on commence par la collecte, le traitement et la mise à disposition des données. Mais il faut des données fiables. Ce sont les jeunes qui sont en mesure de faire ce travail», a souligné le ministre, avant de préciser que tout comme l’économie numérique, la robotisation et la neuroscience sont des domaines dans lesquels les jeunes excellent.

Répondant à des questions sur les difficultés de financement des startup, Mme le ministre en charge de l’Innovation a rassuré les jeunes sur la disponibilité de son département à accompagner tout le monde, mais il faut prendre le temps de mûrir les projets et de pouvoir les insérer dans les canevas du budget, a-t-elle dit, avant de promettre de revenir en ces lieux pour échanger avec les porteurs de projet.

Youssouf DOUMBIA

L’Essor