Le sous-secteur a tenu la dragée haute à l’insécurité et autres défis lors de la campagne écoulée. Le département projette un ambitieux plan triennal de production de lait et de viande

 

Pour le sous-secteur de l’élevage, la campagne agricole 2019 a été marquée par un régime pluviométrique globalement satisfaisant, des conditions d’alimentation et d’abreuvement du bétail satisfaisantes dans l’ensemble avec des zones déficitaires (notamment au nord de Kayes, dans certaines localités des Régions de Mopti, Gao, Tombouctou, Ménaka et Kidal). À cela s’ajoute la persistance de la menace sécuritaire qui a entraîné une forte concentration animale dans les zones sud. Mais, le sous-secteur qui avec l’agriculture, demeure le moteur du développement de notre pays, a tenu bon face aux défis. Parmi les activités phares de l’année 2019, on peut citer la production de plus de 84.000 tonnes de viande rouge, l’insémination de près de 6.000 vaches ainsi que la vaccination d’environ 59 millions d’animaux, tous types confondus. De plus, dans le cadre de la promotion des cultures fourragères, 101.380 kg de semences toutes spéculations confondues ont été acquises grâce à un financement du budget national et mises à la disposition des producteurs, a déclaré le ministère de l’Élevage et de la Pêche.
Plus de 12.195 hectares de superficies emblavées la campagne précédente ont produit une quantité de fourrage estimée à 135.694 tonnes. Pour ce qui concerne la promotion des filières animales, précisément les animaux d’embouche, le nombre de bovins embouchés a augmenté de 22% et celui des ovins/caprins de 2% par rapport aux résultats de 2018. Cette augmentation s’explique, selon le département de l’Élevage et de la Pêche, par l’engouement des producteurs et la subvention en aliment embouche. Pour les bovins, on peut retenir 72.359 têtes sur une prévision de 64.869 têtes soit un taux de 111% contre 58.972 têtes en 2018. Pour les ovins/caprins, on peut respectivement retenir 121.339 têtes sur une prévision de 132.916 têtes, soit un taux de 91,29 % contre 120.834 têtes en 2018, 24.166 têtes sur une prévision de 24.625 têtes, soit un taux de 98,14% contre 23.053 têtes en 2018.

Si l’insuffisance du personnel d’encadrement pour le suivi des producteurs et le retard dans l’acquisition des semences fourragères ont jeté quelques nuages sur la campagne, le sous-secteur peut se réjouir d’avoir réalisé, côté infrastructures et équipements d’élevage, 8 marchés à bétail construits dans les Régions de Koulikoro, Sikasso, Gao, Tombouctou, Ménaka, dont 2 dans le cadre du programme présidentiel d’urgences sociales, 31 magasins de stockage d’aliment bétail construits à Sikasso, Ségou, Taoudéni et Tombouctou et une usine de lait en construction dans le cadre programme présidentiel d’urgences sociales.
Le programme de développement des productions animales de 2020 à 2022 vise quatre objectifs, parmi lesquels on peut, entre autres citer, la promotion par des pratiques durables des filières de productions animales, le renforcement des capacités techniques et d’intervention des acteurs du sous-secteur de l’élevage. Alors que la campagne agricole 2020 va bientôt s’ouvrir dans un contexte sécuritaire et sanitaire difficile, les objectifs de production des cultures fourragères au titre des années 2020, 2021 et 2022 évolueront comme suit : 10.921 hectares en 2020, 12.559 hectares en 2021 et 14.443 hectares en 2022, soit une augmentation annuelle moyenne de 15% conformément au budget programme.
Les objectifs de collecte de lait pour les mêmes années sont respectivement fixés à 10.010 tonnes, 10.511 tonnes et 11.562 tonnes, soit une augmentation annuelle de 5%. Alors que les objectifs de production contrôlée de viande rouge pour les années 2020, 2021 et 2022 sont respectivement fixés à 88.586 tonnes, 93.015 tonnes et 109.758 tonnes, soit une augmentation annuelle de 5%.

Synthèse Khalifa DIAKITÉ

Source : L’ESSOR