Comme annoncé dans notre parution d’hier mardi 26 mai, le gouvernement du Mali, à travers la Direction nationale du trésor et de la comptabilité publique a procédé, hier matin, à l’émission de Bons assimilables du trésor via l’Agence UMOA-titres. Une fois de plus, les investisseurs ont répondu à la sollicitation de notre pays. Il ressort des résultats de l’émission que le taux de couverture du montant initial de l’émission (30 milliards de FCFA) a été de 114,03% et un rendement moyen pondéré de 4,95% (maturité 1 an). Cependant, après analyse des soumissions, le trésor public a retenu 30, 981 milliards de FCFA au rendement moyen pondéré de 4,95%. Ce nouveau succès de notre pays sur ce marché financier atteste de la crédibilité de sa signature car intervenant deux semaines après la réussite d’une opération pour le même montant initial et qui avait été soldé par la levée de 33 milliards de FCFA.

 

Il faut rappeler que cette émission est d’une durée de 12 mois (28 mai 2020 au 26 mai 2021), au taux d’intérêt multiple et une valeur nominale unitaire d’un million de FCFA. Les titres émis sont remboursables le premier jour ouvré suivant la date d’échéance. Les intérêts sont payables d’avance et précomptés sur la valeur nominale des bons. Il faut souligner que ces derniers temps, les investisseurs ont manifesté un intérêt particulier pour les émissions de notre pays.

En tout cas, si ces opérations sont devenues monnaies courantes pour le gouvernement malien qui les avait justifiées par une volonté de financer les infrastructures de développements, certaines personnalités s’inquiètent sur les impacts à la longue de ces dettes financées avec une forte participation des banques et les autres établissements financiers de notre pays. En effet, selon elles, ces dettes servent plutôt à financer des dépenses courantes de l’Etat notamment les salaires et autres  » petites  » dépenses. Ce qui s’apparente à un signe de l’insolvabilité du pays incapable de faire face à ses dépenses quotidiennes. Aussi, ces analystes soutiennent qu’en contribuant à ces émissions, les banques maliennes injectent, en fait, au secteur public l’argent qu’elles devraient utiliser pour financer les entreprises du secteur privé, diminuant ainsi les chances de ce dernier d’accéder à des financements.

YC

Source : l’Indépendant