Le continent africain reste confronté à des sérieux problèmes énergétique qui plombent les efforts de son essor. Pendant que le nombre de la population augmente de façon vertigineuse, de plus en plus les ressources de financement se raréfient. Comme alternative, le Dr. Modibo Mao Makalou, économiste, préconise de développer les énormes potentiels qu’offre le solaire sur le continent.

Face à la problématique du financement de l’énergie en Afrique, Africable télévision a posé le débat avec comme invité, Modibo Mao Makalou, économiste et ancien fonctionnaire du NEPAD. Avec un œil d’expert, il a préconisé des solutions pour palier au problème de financement du secteur. Selon lui, en fonction du pourcentage de la population, la demande d’énergie augmente d’année en année. Il explique « Imaginez qu’en Afrique la consommation de pétrole est 3 millions de baril par jour. C’est à dire, nous venons tout juste derrière la chine en matière de demande d’énergie. D’ici 2025, la population africaine va dépasser celle de la chine et aussi celle de l’inde. Vous imaginez les défis énergétiques, les besoins en infrastructure, en électricité et autres. »

De ce point de vue, il a estimé que la manne financière est supportée par le secteur public qui fournit les investissements. Alors même qu’il y a beaucoup de restrictions budgétaires dans les pays, le prix du pétrole monte et avec lui le coût de l’énergie. Comme alternative, l’économiste préconise « Il faut diversifier les sources de financement. L’année dernière il y a eu 4 ,5 milliards de dollars d’investissement dans le secteur de l’électricité en Afrique dont la moitié en Afrique du sud. En Afrique il y a beaucoup de disparité. Il y a environ 52 villes en Afrique qui ont plus de 1 millions d’habitants. »

Le soleil, salut du continent

Avec un potentiel incommensurable sur un continent très ensoleillé, Modibo Makalou affirme ne comprendre pourquoi cette énergie n’est pas exploitée davantage. « Vous savez que la capacité installée en Afrique ne représente que 1 % de la capacité au monde. Alors que nous avons des vastes étendues de superficies ensoleillées…mais aussi, du fait que le coût du solaire est en baisse de 75 % ces 10 dernières années. Donc, c’est vraiment une opportunité incroyable que les pays africains peuvent saisir surtout les pays du Sahel. », soutient-il.

Parlant la diversification des sources d’énergie, il a indiqué le cas de l’énergie voltaïque, l’éolienne que le Sénégal est entrain d’expérimenter. L’économiste a déclaré qu’aujourd’hui, le continent dispose déjà des plus grandes centrales solaires au monde notamment au Maroc, inaugurée en 2016. cette centrale, dit-il, est à l’image de beaucoup d’autres annoncées par de nombreux pays africains par exemple le Sénégal qui permet d’alimenter plus de 200 000 foyers. Aussi, il pense que de nombreux pays sont dans les initiatives des centrales. Parmi-eux, il cite le Niger, le Kenya, la Zambie, le Burkina Faso et d’estimer que telles initiatives doivent être prises partout pour compenser le déficit sur le continent.

Jouant la carte de la prudence, Dr. Makalou se réjouit que l’initiative s’expérimente, parce qu’en réalité, affirme-t-il, il y aurait un gros problème. « Il y a environ 700 millions d’habitant qui n’ont pas accès à de l’énergie propre pour faire la cuisine tous les jours. Et cela est un défi sanitaire majeur, parce que vous imaginez qu’ il y a environ 500 000 morts en Afrique chaque année attribués à la pollution de la biomasse utilisée de manière traditionnelle pour faire la cuisine. », s’alarme l’économiste.

Plus loin, l’ancien conseiller économique de la Présidence de la République soutient que la situation est urgente en Afrique, car à la population serait quatriplée à l’horizon 20100 soit 4,4 milliards d’habitants. Vu sur cet angle, Makalou pense qu’il faut absolument que la croissance économique puisse se faire et cela qu’elle soit partager équitablement entre la population. Il a indiqué aussi qu’il est primordial de mixer les sources d’énergie pour que le plus grand nombre puisse avoir accès à l’énergie fiable et à moindre coût. Ainsi, déclare-il, il y a un réel besoin de développer ce secteur énergétique pour que l’Afrique puisse entamer sa transformation, se développer et accéder à la prospérité.

Jean JACQUES

Source: Journal Azalaï Express- Mali