Malgré les pressions, le Mali a connu des progressions en matière de gestion de la politique budgétaire. C’est du moins, le constat fait par l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack, et Olivier BEGUY, économiste principal du bureau de la Banque mondiale au Mali, à lors d’une vidéoconférence suivie par les journalistes, hier mercredi, depuis le siège de l’institution à Bamako, sis à l’ACI 2000. Notre pays engrange 3.4 dans l’évaluation et se classe dernière la Côte d’Ivoire qui occupe la 10e place.

À travers une vidéoconférence, la Banque mondiale a présenté, depuis son siège à Washington, hier mercredi 12 septembre, les résultats de sa dernière évaluation des politiques et institutions publiques en Afrique subsaharienne. La conférence était animée par Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, en présence de certains de ses collaborateurs.
Les journalistes de plusieurs pays d’Afrique ont pu suivre en direct la vidéoconférence. Au Mali, c’est depuis le siège local de l’institution, à l’ACI 2000 que des hommes de médias ont participé à ce débat par vidéoconférence.
Le conférencier a indiqué que les résultats de l’évaluation révèlent une situation globalement inchangée en 2017, alors qu’elle s’était dégradée en 2016. Selon M. Albert ZEUFACK, cette analyse couvre 38 pays et mesure leurs progrès dans le renforcement de la qualité des politiques et institutions publiques.
‘’Les pays sont notés sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour 16 indicateurs de développement regroupés dans quatre catégories : gestion économique ; politiques structurelles ; politiques d’insertion sociale et d’équité ; gestion et institutions du secteur public. En 2017, la note moyenne attribuée par l’« Évaluation des politiques et des institutions en Afrique » (plus connue sous son acronyme anglais « CPIA ») s’établit à 3,1. L’Afrique subsaharienne est donc légèrement en dessous de la moyenne des autres pays bénéficiant de l’aide de l’Association internationale de développement (IDA)*, qui ressort à 3,2.’’, a-t-il expliqué.
Il a souligné que les pays à améliorer leurs politiques et institutions nationales ont augmenté de 30 % qu’en 2016.
« La situation est cependant très variable d’un pays à l’autre. Le Rwanda a continué à être en tête du classement, à l’échelon régional et mondial, en obtenant une note de 4. Parmi les autres pays bien placés dans le classement régional, on trouve le Sénégal, avec la note de 3,8 ; suivi de près par le Cap-Vert, le Kenya et la Tanzanie, qui obtiennent tous les trois la note de 3,7. Dans l’ensemble, un peu plus de la moitié (20) des pays de la région qui empruntent auprès de l’IDA ont affiché des performances relativement faibles, avec des notes inférieures ou égales à 3,2 », a apprécié l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la zone l’Afrique.
Cependant, il a regretté le fait que les pays fragiles peinent à faire face aux défis posés par un environnement exposé à des risques élevés de conflits, aux chocs sur les prix des produits de base ou à la menace climatique.
« Le CPIA est un outil important pour les pays africains, car non seulement, un meilleur score permet d’augmenter le montant des financements confessionnels octroyés par la Banque mondiale, mais aussi parce que c’est un excellent outil pour élaborer et suivre les politiques publiques », souligne Albert Zeufack.
« Par conséquent, nos pays devraient accorder plus d’attention à cet outil important et l’utiliser », a-t-il conseillé.
M. ZEUFACK a informé que depuis 1980, les notes de la CPIA servent à déterminer l’allocation des ressources de l’IDA aux pays les plus pauvres. Elles permettent également, dit-il, de suivre les progrès des économies africaines et de les comparer à ceux des autres pays IDA.
Tout juste après la vidéoconférence, Olivier BEGUY, économiste principal du bureau de la Banque mondiale au Mali, a donné quelques éclaircissements sur la situation du Mali. Il a précisé que notre pays a obtenu 3.4 dans l’évaluation et se classe dernière la Côte d’Ivoire qui occupe la 10e place.
Selon lui, le Mali a connu des progressions en matière de gestion de la politique budgétaire malgré les pressions. Aussi, note-t-il, ‘’des efforts doivent être faits au niveau de la gouvernance qui est à 3.0.
« Beaucoup de réformes ont été entreprises l’année passée, surtout le passage au budget programme. Cela permettra d’améliorer le score du Mali pour les années à venir. La position du Mali est appréciable malgré l’insécurité dans certaines localités du pays », a félicité l’économiste principal, Olivier BEGUY.
Il a également noté que la politique macroéconomique du Mali est bien gérée et que le pays a également enregistré une amélioration dans la gestion de la dette intérieure.

PAR MODIBO KONE

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