A l’issue de la rencontre de Bamako, Touré Coumba Sidibé de la FAPBEF-Mali, a été élue présidente de la FAPBEF-UEMOA pour un mandat de 2 ans. Elle a donc du pain sur la planche

Le conseil de la Fédération des associations professionnelles des banques et établissements financiers de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (FAPBEF-UEMOA) s’est réuni, jeudi dernier, à L’Hôtel Maeva Palace sous la présidence du représentant du ministre de l’Economie et des Finances, Souaibou Diaby. C’était en présence du directeur national de la BCEAO, Konzo Traoré, de la présidente de la FAPBEF-Mali, Touré Coumba Sidibé, de la représentante du président de la FAPBEF-UEMOA, Nana Aicha Ango, du président d’honneur de la FAPBEF-Mali, Moussa Alassane Diallo, de l’ancien président de la FAPBEF-Mali, Abdoulaye Daffé et de plusieurs patrons de banques et établissements financiers.
La présidente de la FAPBEF-Mali a remercié le ministère de l’Economie et des Finances pour l’accompagnement responsable et permanent des banques et établissements financiers avant de souhaiter la bienvenue aux membres du bureau fédéral, venus à Bamako pour la réunion. La rencontre, selon elle, vise à passer en revue les activités de l’année 2018, de faire le point sur le budget de l’année 2019, d’échanger sur les orientations stratégiques des activités de 2019, mais aussi d’élire le nouveau bureau qui sera présidé par le Mali.
Parlant de la FAPBEF-UEMOA, Mme Touré Coumba Sidibé a rappelé que la structure joue un rôle important de représentation et d’interface entre ses membres et la Commission de l’UEMOA, les administrations publiques, les autorités monétaires et financières de la BCEAO et la Commission bancaire de l’UEMOA. «La FAPBEF apporte une contribution de très grande qualité au renforcement de la profession bancaire, à la promotion d’un système financier inclusif et performant au service du développement et de la croissance économique dans l’espace UEMOA, dans un marché financier mondialisé », a-t-elle souligné.
«En terme de bilan, les actions menées par la Fédération, ces des dernières années, ont permis d’assurer une plus grande solidarité entre les membres, une meilleure communication interne et externe et l’instauration d’un climat de saine concurrence entre les membres», a t-elle indiqué. La Fédération s’est aussi imposée comme une véritable force d’analyse, de proposition et d’action. Ce qui, pour elle, s’est traduit par une plus grande lisibilité de son rôle et de ses orientations stratégiques. Ce rôle devra être renforcé dans les années à venir en raison des profondes mutations, notamment les réglementations auxquelles la profession fait face : plan comptable bancaire révisé et l’application des règles de Bâle II et Bâle III, les nouvelles règles sur la gouvernance des établissements de crédit à travers les cinq circulaires éditées par la BCEAO et qui sont entrées en vigueur en juillet 2018, la montée en puissance du Bureau d’information sur le crédit, le dispositif de financement des petites et moyennes entreprises lancé par la BCEAO en août 2018. Selon Mme Touré Coumba Sidibé, les nombreux défis à relever sont, entre autres, l’inclusion financière, un meilleur financement de l’économie en même temps que l’examen des questions qui se posent avec acuité  y compris la mobilisation des ressources, le coût du crédit, l’utilisation des moyens de paiement, la gestion du foncier, les questions juridiques et judicaires, le poids des créances non productives.
Concernant le bilan des activités de la FAPBEF-UEMOA en 2018, la représentante de la FAPBEF-UEMOA, de son côté, a expliqué que la Fédération a participé activement au développement des projets mis en œuvre par la BCEAO, tels que : la transposition des normes de Bâle II et Bâle III dans le corpus prudentiel de l’UEMOA, la révision du plan comptable bancaire, la mise en place du Bureau d’information sur le crédit. En outre, elle a participé aux activités du CONOBAFI, aux réunions du fonds de garantie des dépôts, d’adoption d’un cadre de collaboration entre les APBEF, le CMN et le GIM-UEMOA. Elle a également animé à Dakar une rencontre de concertation entre les administrations fiscales et les Associations professionnelles des banques et établissement financier de l’UEMOA.
Quant au représentant du ministre de l’Economie et des Finances, il a souligné qu’à coté des avancées significatives, des défis restent encore à relever, particulièrement celui de la bancarisation. « Plus de 150 ans après la création des premières banques dans l’Union, 7 à 8 personnes sur 10 ne disposent pas encore de compte bancaire. Le taux de bancarisation strict demeure extrêmement faible, ce qui handicape sérieusement le développement économique des Etats», a-t-il déploré. Par ailleurs, Souaibou Diaby a salué les dispositions utiles prises au plan régional par tous les acteurs concernés, dans le cadre d’une plus grande bancarisation de nos populations. Le second défi reste le relèvement du financement bancaire de nos économies, a-t-il estimé avant d’ajouter que les événements malheureux qui se sont déroulés dans notre sous-région, ces dernières années, ont démontré l’extrême fragilité du mode de financement de nos économies basé principalement sur la mobilisation de ressources extérieures. M. Diaby a affirmé que les Etats ne ménageront aucun effort pour accompagner la FAPBEF-UEMOA en vue de la réussite de la politique d’inclusion financière des populations et souhaité plein succès au bureau entrant.

Amadou  GUÉGUÉRÉ

L’Essor