Interrogé par Paris Match dans le cadre d’un papier portant sur la fin du Franc CFA, l’ancien ministre et ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a tenu à saluer cette décision. Selon lui, il était effectivement temps d’en finir avec cette monnaie, affirmant en outre que l’Europe n’était plus apte à gérer les affaires du monde entier.

La fin d’un système. En effet, le Franc CFA s’apprête à être remplacé par l’ECO, et ce, dès la fin de l’année. Une excellente nouvelle selon Dominique Strauss-Kahn pour qui le CFA n’était rien d’autre qu’un vieux vestige de la période coloniale. Outre le nom de la monnaie, qui au tout début était appelée le Franc des Colonies Françaises d’Afrique, l’obligation pour les nations utilisant le FCFA de déposer des réserves de changes au sein de la Banque de France était perçue comme une véritable humiliation. En effet, ce devoir était considéré comme la preuve même que la page concernant la période coloniale n’était peut-être pas totalement tournée.

Le Franc CFA, symbole fort du colonialisme

Aujourd’hui donc, le symbole est fort. Le message lui, l’est tout autant. Après des années passées à évoquer le sujet, jamais la France ou l’Afrique n’ont réellement été sur la même longueur d’onde. Résultat, les choses ont visiblement évolué et la décision s’est voulue commune, même si Paris continuera d’assurer l’Afrique en se montrant le garant de cette nouvelle monnaie. La démarche elle, semble donc prouver que le temps était venu d’avancer, d’évoluer et surtout, de construire et proposer une nouvelle arme financière, stable et équilibrée.

La zone ECO, face à de nombreux défis

Selon Dominique Strauss-Kahn, la souveraineté monétaire est donc devenue pleine en Afrique. Les défis eux, seront toutefois de taille puisque l’échec du FCFA ne doit pas peser sur l’ECO. Ce sera donc aux pays africains de devoir répondre aux nouvelles attentes, qu’elles soient mondiales ou régionales puisque de grandes puissances limitrophes pourraient être amenées à se greffer au projet afin qu’une véritable zone d’échange se mette en place sur le continent. Le temps était donc venu pour les pays concernés de prendre leur envol et de mener leurs propres projets, sans qu’aucune nation tierce ne vienne imposer sa vision des choses.

SourceLa nouvelle tribune