Segou, 17 mars 2017, la salle du centre culturel artisanal de la 4e région administrative du Mali a été prise d’assaut par les PDG, DG et représentants des banques, des directeurs de publication, de radios, des responsables administratifs de la ville, et des éléments des forces de sécurité déterminées à faire régner la sécurité sur les débats.

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Et pour cause : des personnalités du pays auréolées du titre de super argentier de la République rencontraient  les hommes de médias autour d’un thème portant sur « le financement bancaire des entreprises au Mali : défis et opportunités ».

Lors de cette rencontre entre banque et presse, 7ème du genre, le directeur général de la Banque malienne de solidarité (BMS – sa) qui occupe actuellement le 3e rang dans le classement de l’organigramme bancaire au Mali a fait une présentation médiatique remarquée.

Le thème de cette journée est d’autant plus révélateur que les banques jouent un rôle important auprès des entreprises de production et de service du secteur privé grâce à la mise en place de financements adaptés à leurs besoins d’investissements et d’exploitation.

Dans sa présentation, le directeur général de la BMS a été formel : les banques contribuent efficacement à tirer la machine économique qui impacte positivement la vie quotidienne des populations. Mais pour le DG de la BMS, le financement des banques est souvent contrarié par des obstacles majeurs. Pour l’accompagnement des entreprises, il faut obéir selon Babali à des grands principes à savoir l’état des lieux en matière de financement par les banques, les défis liés au financement, les dispositions prises par la BCEAO, l’existence d’appui au financement des PME/PMI.

Pour prouver que les banques s’investissent pour le développement des entreprises, Babali Ba a déclaré que les crédits qui leur sont octroyés ont atteint 2205 milliards fin 2016. Mais il ne s’agit que des crédits à court terme dans la plupart des cas. « Le financement à court terme demeure le plus important en valeur absolue » a noté le DG avant de poursuivre qu’il s’agit notamment des crédits de trésorerie en faveur de la clientèle opérant dans le secteur du commerce, des hydrocarbures, de l’industrie manufacturière, des transports, du secteur des télécommunications et de l’immobilier.

Cependant, au niveau des défis classiques à relever, le conférencier s’est appesanti sur la faiblesse constatée dans l’élaboration des plans d’affaires et la mauvaise qualité des états financiers, présentés aux banques et qui ne permettent pas d’apprécier la pertinence et la crédibilité de l’entreprise en général et sa capacité de remboursement en particulier. L’autre aspect le plus criard dénoncé par le présentateur est l’insuffisance constatée dans la gestion et la gouvernance  des entreprises avec en toile de fond l’utilisation des recettes de l’entreprise à des fins personnelles cumulée à l’absence d’encadrement par des spécialistes pour renforcer la capacité des entrepreneurs en vue de l’amélioration de leur qualité managériale.

Pour Babali et l’ensemble des banquiers présents, le problème le plus crucial auquel les banques sont aujourd’hui confrontées réside au niveau des impayés. Justement à propos d’impayés, Moussa Alassane Diallo PDG de la BNDA a déclaré sans ambages : « les impayés tuent la banque, l’économie et la croissance ». C’est pourquoi il a suggéré que les crédits soient mieux étudiés à l’instruction qu’à l’échéance ».

Revenant à la charge, le DG de la BMS a expliqué que les impayés augmentent le cout des crédits et est considéré comme un manque à gagner pour les banques. A ce niveau, la banque est obligée de constituer des provisions en augmentant ses taux d’intérêt.

Pour le mieux-être des entreprises, le conférencier Babali a demandé une coordination des structures étatiques pour une meilleure gestion du fonds de garantie du secteur privé. Cela est d’autant plus plausible que l’Etat verse à hauteur de 30 milliards, information donnée par le ministre, pour la création d’emplois, la création d’entreprise et l’entreprenariat. Voilà une réflexion qui engage désormais le gouvernement lequel attribue un fonds de garantis au secteur privé et donne des facilités liées à la création d’entreprise au Mali.

En somme, le thème de cette 7e édition est porteur. Il touche la sensibilité de notre économie à savoir le financement des entreprises. Il a permis aux uns et aux autres de comprendre l’effort gigantesque fourni par le secteur bancaire. La presse vecteur de formation, d’information et de sensibilisation est largement sollicitée pour mener, elle aussi, sa mission à bon port.

Rassemblés par Issiaka Sidibé