Grâce à l’Internet, l’humanité vit une formidable accélération du développement technologique

 

La deuxième édition du Forum pour la gouvernance de l’Internet au Mali (FGI- Mali) se tient depuis hier en ligne. L’ouverture de ces travaux de deux jours a été présidée par le ministre de la Communication et de l’Économie numérique, Dr Hamadou Touré, par visioconférence.

Cette deuxième édition du FGI-Mali s’intéresse à l’usage que les Maliens font de l’Internet. Le thème retenu à cet effet est : «Internet comme outil de gestion de la crise multidimensionnelle au Mali».

Réunis au siège de l’Autorité malienne de régulation des télécommunication/tics et des postes (AMRTP) pour la circonstance, les membres du bureau exécutif du FGI-Mali échangeront sur les transactions financières et la confiance au numérique. La refondation du bureau exécutif du FGI sera également au cœur des échanges. Le mandat du bureau actuel doit prendre fin au mois de juin prochain.

Interrogé à la fin des travaux d’ouverture, le président du FGI-Mali a expliqué que ces réunions visent à formuler des recommandations pertinentes qui seront adressées aux autorités. Afin, a ajouté El-Hadj Sékou Ascofaré, de rendre Internet plus fiable au profit de chaque utilisateur. «Nous allons continuer ce combat visant à sensibiliser les usagers et les gouvernants afin de faire de l’Internet un moyen d’épanouissement pour chacun», a promis le président du SGI-Mali, chargé des technologies de l’information et de la communication au conseil de l’AMRTP. Pour lui, la gouvernance de l’Internet permet de bloquer les usages malsains sur Internet.

Parlant de la pertinence du thème choisi cette année, El-Hadj Sékou Ascofaré a souligné que la question de la gouvernance de l’Internet est une actualité présente depuis Tunis 2005. «Si de prime à bord, l’esprit de neutralité du Net doit et continue à prévaloir, la nécessité d’une forme de régulation s’avère plus que nécessaire dans notre environnement où ce formidable outil qu’est Internet est mis à la disposition de tous, juste pour le respect de ce principe», a souligné El-Hadj Sékou Ascofaré.

Prenant la parole en ligne, le ministre de la Communication et de l’Économie numérique a rappelé que cela fait un peu plus de trente ans que naissait le World Wide Web, et environ cinquante ans que le premier message a été échangé entre deux ordinateurs ouvrant ainsi les prémices de l’Internet.
«Aujourd’hui, en 2021, c’est la moitié de l’humanité qui est connectée. Ce que l’humanité est en train de vivre est une formidable accélération du développement technologique. Ces quelques dernières années ont été plus marquées par cette accélération que jamais», a indiqué Dr Hamadoun Touré.

Selon le chef du département en charge de l’Économie numérique, Internet a rendu chaque existence plus intense en donnant l’impression que chaque être humain pouvait vivre mille vies à la fois. Plus qu’un changement technologique, c’est une révolution culturelle, sociale, philosophique qui s’est immiscée dans chaque strate de l’activité humaine, a-t-il fait observer.

«Cette révolution est d’ailleurs toujours en cours. Chaque jour, la liste des évolutions s’allonge : avec l’Intelligence Artificielle, l’Internet des objets, la réalité virtuelle, la réalité augmentée et plusieurs autres encore qui nous laissent envisager d’immenses progrès en matière de santé, de sécurité, de culture ou d’éducation», a listé le ministre Touré, attirant l’attention sur le risque de laisser un tel outil sous le contrôle d’une seule entité.

Soulignant qu’en dépit des incidents cybers qui émaillent régulièrement les bulletins d’information, Dr Hamadoun Touré a ajouté que «nous faisons tous une confiance presque aveugle à nos outils numériques du quotidien». Or le réseau est menacé dans ses idéaux et ses valeurs parce que la tentation existe, via la remise en cause du principe de neutralité du Net, a alerté le chef du département.

Pour Dr Hamadoun Touré, la protection des citoyens en démocratie passe par l’accès à une information de qualité. «Internet constitue un formidable vecteur d’accès aux savoirs, mais le paradoxe, c’est qu’aujourd’hui il est devenu l’espace privilégié de la désinformation, de la rumeur, avec le risque que demain l’évolution technologique ne rende indétectable une image truquée ou une vidéo tronquée» a-t-il souligné. Pour y faire face, il faut des tiers de confiance et travailler ensemble dans ce sens, a préconisé le ministre Touré.


Babba B. COULIBALY

Source : L’ESSOR