Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales, la ministre de l’Elevage et de la pêche, Dr KANÉ Rokia MAGUIRAGA, a visité, avant-hier lundi, le site devant abriter une nouvelle Unité de transformation du lait, sis au quartier Bougouba, en Commune I du district de Bamako.

Elle a été accueillie par les responsables du PROFILAIT (Professionnels de la filière lait), en présence des acteurs de la filière lait venus des six Communes du District Bamako et de plusieurs localités.
Le porte-parole des professionnels de la filière lait, Sanoussy Bouya SYLLA, a exprimé le sentiment de joie et de fierté des acteurs face à la concrétisation de ce projet qui prend de plus en plus corps.
Aussi, a-t-il rappelé les multiples efforts entrepris par les plus hautes autorités et les acteurs pour valoriser le lait local à travers des Programmes d’insémination.
Selon M. SYLLA, avec l’accroissement du cheptel et l’augmentation de la quantité de lait, le problème de pasteurisation et de transformation se pose actuellement avec acuité.
Par ailleurs, il a que la subvention de l’Etat pour l’implantation de cette Unité laitière digne de ce nom s’élève à 660 millions de FCFA, pour faire face au problème d’écoulement du lait et permettre aux Maliens de consommer du lait pur.
«Pour nous cette visite de Mme la ministre sur le site devant abriter l’unité de transformation de lait est un bon début. Nous avons déjà commencé à travailler sur le site, parce que nous sommes dans la dynamique d’aller de l’avant. Il n’est plus question de baisser les bras ou de dépendre du diktat de quelqu’un », a déclaré le porte-parole des acteurs de la filière lait.
Pour sa part, la ministre KANÉ Rokia MAGUIRAGA a noté que notre pays dispose d’un cheptel important et d’un potentiel laitier considérable.
L’élevage, a-t-elle soutenu, joue un rôle très important dans le développement économique, social et culturel de notre pays.
En dépit de l’importance du cheptel, déplore-t-elle, nos importations de lait et des produits laitiers restent énormes parce que le lait disponible au Mali, estimé à plus de 600 millions litres, est très peu collecté et transformé et n’arrive pas aux consommateurs.
« Face à cette situation préoccupante, le gouvernement, à travers le département de l’Elevage et de la pêche et les acteurs de la filière lait, a élaboré la Stratégie de valorisation du lait cru local, qui vise l’augmentation de la production et de la productivité de nos animaux, la collecte et la transformation du lait. Cela, à travers la mise en place d’une filière laitière capable d’assurer une meilleure accessibilité du lait et des produits laitiers aux consommateurs et le renforcement de la contribution de la filière lait dans la réduction de la pauvreté », a expliqué Dr KANÉ Rokia MAGUIRAGA.
Dans la même dynamique, a expliqué Mme la ministre, à travers la Stratégie de valorisation du lait cru local, il est prévu de créer un environnement incitatif pour le secteur privé ; de renforcer les capacités techniques, organisationnelles et institutionnelles des acteurs de la filière laitière ; d’accroître la production locale de lait ; d’améliorer la collecte du lait local et de faciliter l’implantation des industries de transformation du lait cru local.
Toujours dans le cadre de la Stratégie de valorisation du lait cru local, Mme la ministre a fait savoir que 45 bassins laitiers ont été identifiés à travers le territoire national et que dans chacune de ces localités, il est prévu la construction et l’équipement d’un Centre de collecte de lait.
Selon Mme la ministre, les résultats satisfaisants obtenus avec la mise en œuvre de la Stratégie de valorisation du lait cru local par le PRODEVALAIT et l’appui en semences bovines par Sa Majesté le Roi du Maroc, ont permis d’améliorer de façon considérable la production laitière dans notre pays, notamment dans la zone périurbaine du District de Bamako. D’où, la nécessité d’installer une nouvelle unité laitière, a-t-elle rappelé.
Enfin, Mme la ministre a témoigné que l’implantation d’une unité laitière permettra de booster la production et la transformation du lait dans notre pays, d’améliorer le revenu des producteurs laitiers et la contribution du sous-secteur élevage au développement du Mali.
La responsable du département a précisé que cette vision est celle du Président IBK qui ne ménage aucun effort pour appuyer les sous-secteurs élevage et pêche.
Elle reste convaincue qu’une bonne synergie d’action entre l’Etat, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers permettra de concrétiser les ambitions, de diminuer de façon drastique les importations de lait et de produits laitiers et d’améliorer la disponibilité de ces produits à partir de nos propres zones d’élevage.

PAR MODIBO KONE

 

Source: info-matin