Ag Erlaf aurait à lui seul suffi pour répondre aux préoccupations des régions du nord, mais aussi celles du sud. Hélas, ni les agriculteurs, ni les commerçants, ni les industriels encore moins les populations nomades ne bénéficient de l’expérience de l’homme qui est pourtant réputé avoir une grande influence au nord du pays. Mais malheureusement, l’apport de ce natif de Tessali, (Kidal) au ministère de l’industrie et du commerce fait défaut.  

Après son passage dans différents départements ministériels, on a du mal à pointer du doigt un seul acte concret posé par M Mohamed Ag Erlaf. Education, décentralisation, environnement etc. Et aujourd’hui encore, cela se voit dans l’absence de toute perspective industrielle pour les régions du nord qui ne pourront pourtant pas obtenir le développement escompté sans un minimum industriel : ne serait-ce que des unités artisanales. Tout se passe comme si cette partie du Mali ne comptait pas aux yeux du gouvernement qui n’envisage pas un décollage économique basé sur la transformation des produits et sous-produits de l’élevage.

On n’a jamais entendu Mohamed Ag Erlaf parler de la perspective d’une usine de traitement du cuir par exemple alors que l’élevage est la principale activité des habitants des régions du nord. Pis, le lait produit ne bénéficie d’aucun plan de commerce visant à ravitailler les zones déficitaires et les grandes villes. Il faut être témoin de la façon dont le beurre du lait de chamelle de la localité d’Al Moustaraf (région de Gao) est séché et bradé pour comprendre que le développement commercial et industriel est le dernier souci de l’actuel ministère.  Comment comprendre qu’un pays qui se veut uni ne cherche à le faire dans un premier temps par le biais du commerce et de l’industrie ? C’est cela la triste réalité du Mali dont les populations ont toutes à gagner dans les échanges de produits entre les différentes parties du pays. L’incroyable fertilité du sol dans les oueds et autres bas-fonds résiduels auraient pu servir de levier à un circuit commercial et industriel.

Mohamed Ag Erlaf doit se racheter en proposant une mise en relation rapide des zones de production agricoles du sud avec les zones du nord qui ont aussi des choses à revendre. Le contexte d’insécurité ne saurait constituer un obstacle, puisque les foires d’exposition de produits iraniens à Bamako montrent qu’on n’a pas besoin que de la route pour établir des liens commerciaux.

De même, les produits marocains inondent par saison le marché malien au point de concurrence les producteurs locaux d’orange. Etant le doyen des ministres en termes de longévité dans les rouages du gouvernement, Ag Erlaf doit montrer la voie en commençant par des expos-ventes qui amèneront une partie des récoltes de céréales du sud dans les banques de céréales du nord

Source: La Sirène