L’Union des comptoirs et raffinerie d’or du Mali (Ucrom) était le mardi et mercredi derniers à Mamarouya, dans la Commune rurale de Dafia, cercle de Kéniéba, et à Kéniéba ville, pour organiser les orpailleurs et créer des comptoirs dans le but de canaliser la production d’or pour que le métal précieux brille plus pour elle.

Pendant deux jours, les dirigeants de l’Ucrom ont rencontré la population pour échanger avec elle sur la problématique de l’exploitation d’or. Au cours des échanges, la population a exprimé sa satisfaction sur la bonne collaboration avec l’Ucrom.

Situé à une centaine de kilomètre de Kéniéba, dans la région de Kayes, le village de Mamarouya est une zone d’extraction minière artisanale par excellence. Malgré la ruée d’orpailleurs dont la plupart sont venus de pays voisins comme le Burkina Faso et la Guinée Conakry, les conditions de vie de cette population restent précaires, car ne profitant presque pas de cette richesse naturelle.

Pour inverser la tendance, l’Ucrom est montée au créneau. Selon son président, Karamoko Doumbia, cette canalisation permettra au village de gagner dans chaque gramme d’or extrait de son sol : “L’Ucrom n’a d’autre objectif que de vous aider à bénéficier de la richesse de votre sol, qui est l’or. Nous sommes commerçants, acheteurs d’or. Nous sommes aujourd’hui venus pour mettre en place un comptoir. La population sera le principal gestionnaire de ce comptoir et sa mise en place permettra de savoir la quantité d’or produite dans le pays. Aucun gramme d’or ne sortira de Mamourouya, sans que le village n’ait son pourcentage. Certains penseront que cela est impossible. Bien au contraire, c’est très facile. Nous avons ce savoir-faire”.

Et au secrétaire administratif, Faguimba Tounkara, et celui chargé de l’organisation, Ntougo Hady Sidibé, d’ajouter l’impérieuse nécessité d’organiser le secteur artisanal minier pour que les zones minières puissent conséquemment bénéficier de leur or.

Pour le chef du village de Mamarouya, Douka Danfaga, cette initiative de l’Ucrom est venue à point nommé. Car, dira-t-il, malgré la richesse de leur sol, le village a un manque crucial en eau potable, en infrastructures routières et sanitaires.

Lassana Camara, président de la Fédération locale des orpailleurs du cercle de Kéniéba, après avoir salué l’initiative, a invité le gouvernement à revoir la situation des sociétés minières qui réclament leurs permis d’occupation partout sur leur sol.

Créée il y a plus de 2 ans, l’Ucrom pour mission de contribuer au développement socioéconomique du Mali à travers l’organisation des acteurs du secteur minier.

Ousmane B. Sagara de retour de la région de Kayes

 

Ils ont dit

Douka Danfaga, chef de village de Mamarouya

“Comment comprendre que zone d’extraction d’or, Mamarouya n’ait pas d’infrastructures routière et sanitaire conséquentes. Idem pour l’école. La plupart des exploitants que vous voyez viennent du Burkina et la Guinée Conakry. Pourtant leurs sous-sols sont aussi riches en or. Pourquoi venir chez nous, c’est par ce que nous ne sommes pas bien organisés. Si on ne réagit pas vite, le jour où notre  sous-sol s’appauvrira, ils quitteront Mamarouya laissant derrière eux la désolation”.

Bakary Monékata, habitant de Mamarouya

“On a besoin du soutien de tous. Comment comprendre que  notre village, tant riche en sous-sol vive aujourd’hui dans une précarité totale. Ce sont les étrangers qui viennent exploiter notre sous-sol et partir”.

Lassana Camara, président de la fédération locale des orpailleurs

“La région de Kayes ne bénéficie que d’un pourcent de son or. Dans ce pourcentage, la mairie prend 60 pour cent, 25 pour cent pour le conseil du cercle, et 15 pour cent pour la région. Comment comprendre cela ?”

 

Source:  L’Indicateur du Renouveau