C’est en présence de 32 chefs d’Etat africains, que l’Union africaine (UA) a lancé dimanche 7 juillet,  à Niamey, au Niger, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec). Les 52 pays dy continent sont concernés par ce marché unique pour plus d’un milliard de personnes. Le marché sera effectif d’ici à 2020.  Il ambitionne d’augmenter de 60% les échanges entre les pays africains qui est actuellement de moins de 20%.

 

L’entrée en vigueur de la Zlec  est l’événement le plus important dans la vie de notre continent depuis la création de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) en 1963 et sa transformation en Union africaine« , a affirmé en ouverture du sommet l’hôte nigérien, le président Mahamadou Issoufou, un des plus ardents promoteurs de la zone. C’était face aux quelque 4 500 délégués et invités, dont 32 chefs d’État et plus de 100 ministres présents pour l’événement dans la capitale nigérienne, qui a fait peau neuve avec un aéroport flambant neuf, des routes élargies et de nouveaux hôtels et bâtiments.

« Un vieux rêve se réalise. Les pères fondateurs doivent en être fiers« , a lancé le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, en soulignant que la la Zlec devenait « le plus grand espace commercial au monde« .

27 pays ont déjà ratifié l’accord

Le Nigeria, première économique du continent,  réticent jusque-là, a signé hier l’accord à l’ouverture du sommet, sous les applaudissements de leurs homologues. Le Bénin aussi l’a signé hier. 54 des 55 pays africains vont constituer ce nouveau marché. Seule l’Érythrée n’a pas signé l’accord pour le moment. De plus, 27 pays ont déjà ratifié l’accord, a précisé Moussa Faki.

« Le chemin est encore long« , a commenté le président égyptien et actuel président de l’UA [dont la présidence est tournante], Abdel Fattah al-Sissi. D’âpres négociations se poursuivent en coulisses sur la mise en œuvre progressive de la Zlec, qui doit réunir 1,2 milliard de personnes.

Le marché devrait être actif à partir de 2020. « Il faut donner un calendrier pour que tout le monde puisse jouer son rôle dans la préparation du marché [unique], alors nous avons recommandé au sommet que la date soit le 1er juillet 2020« , a expliqué le commissaire au Commerce et à l’Industrie de l’UA, Albert Muchanga.

Des « réformes structurelles » attendues

Le négociateur en chef nigérian, Chiedu Osakwe, a lsouligné que la « libéralisation du commerce doit s’aligner sur des réformes structurelles [internes] ». « Aucun pays ne va tout libéraliser [d’un coup]« , , précisant que le processus devrait s’étendre sur plusieurs années.

La Zlec doit favoriser le commerce au sein du continent et attirer des investisseurs. L’UA estime que sa mise en œuvre permettra d’augmenter de près de 60 % d’ici à 2022 le commerce intra-africain, alors que les détracteurs du projet évoquent le manque de complémentarité des économies et craignent que des importations bon marché ne portent préjudice aux petits producteurs agricoles et industriels.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’UA se pencheront également sur les réglementations régissant des questions telles que la libéralisation du commerce, les règles d’origine, la suppression des barrières non tarifaires et la mise en place d’un système de paiements et de règlements. Ils fixeront également une date pour le début des échanges dans le bloc.

La date limite devrait laisser le temps aux entreprises de faire des ajustements et aux États de préparer de nouveaux documents commerciaux.

Source: L’Indépendant