Sous le haut patronage de Makan Fily Dabo, ministre des Transports et des Infrastructures flanqué de ses homologues, les travaux de la 46ème réunion annuelle des services des routes ont commencé hier, jeudi 3 décembre 2020 à l’hôtel Maeva Palace. En cours jusqu’au 5 de ce mois, la rencontre entre acteurs routiers permet d’annoncer les réalisations de 2020, voire les projets envisagés pour 2021. A cette occasion, des promesses ont été faites par le ministre.

Devenue traditionnelle, la réunion annuelle des services des routes reste un cadre approprié de concertation de la grande famille du secteur des infrastructures routières pour se retrouver une fois dans l’année. Cela, pour faire le bilan de l’année écoulée (2020 pour cette année) ; programmer les activités de la nouvelle année (2021) ; analyser les difficultés rencontrées, et proposer des solutions appropriées et adaptées, explique le ministre.

« Malgré les contraintes, se félicite-t-il, sept projets dont deux ponts pour un linéaire estimé à 338 km ont été réalisés en 2020.Ils ont, environ, coûté 189 milliards C CFA ». Il s’agit, en l’occurrence, de la construction et du bitumage de la route Yanfolila-Kalana ; la route de Kangaba-Djoulafoundo ; celle de Kayes-Sadiola ; la construction du 2ème pont de Kayes et de ses voies d’accès ; celle de la route de Zantièbougou-Kolondiéba ; l’aménagement en 2X2 voies de la route Bamako-Koulikoro, voire le pont de Kayo sur le fleuve Niger à Koulikoro et ses accès. Selon le ministre, des travaux se poursuivent également dans le cadre du désenclavement intérieur et extérieur du pays à travers dix (10) projets routiers totalisant un linéaire de plus de 270 km. Ces dix projets comportent : les travaux de construction et de bitumage des routes de Banconi-Dialakorodji-Safo-Babani-Nossombougou ; ceux de la route de Katélé-Kadiolo-Zégoua ; la route de Kouloubleni, dans la commune de Kalaban-Coro ; l’aménagement en 2X2 de la voie reliant le 3ème pont de Bamako à la RN6 (3,26km) y compris la construction d’un échangeur au croisement avec la RN6, réhabilitation de la section Tour de l’Afrique-Yirimadio (6,5 km)…

A cela, dit-il, s’ajoute courant 2021 l’achèvement d’autres travaux de construction et de bitumage suspendus depuis 2018 pour l’insécurité. Tels que les travaux du lot 1 (route Goma Coura-Léré) ; ceux de la route Léré-Niafounké et autres lieux… Pour soutenir la durabilité des infrastructures routières, le gouvernement a, selon lui, consenti beaucoup d’efforts dans le domaine de l’entretien routier. « Le programme annuel de ces entretiens a, en 2020, porté sur un linéaire total de 15.300 km, dont 5.600 km de routes revêtues, soit 36,7% et 9.700 km de routes en terre ou 63,3% », a-t-il exposé. Pour ce faire, le montant total mobilisé s’estime à plus de 23, milliards de nos francs, a-t-il dit, précisant que le taux d’avancement global est estimé à environ 15%. Ce faible taux qui, pour lui, interpelle tous. En vue pallier ces insuffisances, la Direction nationale des routes, l’Autorité routière et l’AGEROUTE doivent s’investir davantage dans le secteur, a-t-il évoqué aux participants.

« Vous devez être plus portés vers des actions concrètes sur le terrain, parce que les attentes de la population et les efforts du gouvernement vous mettent pressions, et vous assignent à l’obligation de résultat », a-t-il précisé aux acteurs réunis en la circonstance. Pour lui, ces trois jours de réunion permettront aux participants d’avoir un « planning réaliste » ; d’approfondir des réflexions sur toutes les questions soulevées ; voire de se proposer des solutions idoines. Et de tenir ce message à l’endroit des participants : « J’en appelle à votre créativité, imagination et solidarité afin que nous anticipions les problèmes, parce que nous devons agir ici et maintenant, puisque les attentes sont nombreuses et légitimes en matière routière ». Quant aux retards des entreprises qui exécutent ces travaux, le ministre Dabo trouve cela « intolérable ». « Je vous exhorte à vous faire habiter du souci du travail bien fait et exécuté à temps », a-t-il exprimé aux acteurs. Les surcharges demeurent l’ennemi N°1 de la route, indique-t-on dans son discours. Comme remède, il estime que des dispositions doivent être prises conformément aux règles. Ces routes, a-t-il ajouté, sont des biens publics d’utilité économique et sociale éminente qui rapprochent, nourrissent, et soulagent. Enfin, le ministre a promis que « l’année 2021 sera consacrée à l’achèvement des projets prioritaires ». Notons que les partenaires techniques et financiers étaient représentés par Mme Djoussou-Lorng, Haly Louise, responsable pays de la Banque africaine de développement (BAD) au Mali. Les efforts entrepris par le gouvernement en matière de désenclavement intérieur et extérieur du Mali ont été importants au cours des dernières années, surtout en termes d’amélioration du secteur des transports, énonce-t-elle, sûre que des difficultés dues à la densité routière ; la dégradation des voies ; et la surcharge des poids lourds existe aussi. Et de finir par plaider pour l’application du règlement 14 de l’UEMOA en matière de la durabilité des infrastructures et de l’entretien des routes.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS