Makan Fily Dabo était accompagné d’une forte délégation composée de son chef de cabinet, du directeur national des routes, des agents techniques de son département et des domaines, des responsables du bureau de contrôle, de l’entreprise et de l’ensemble des maires des communes bénéficiaires du projet.

Arrivé à la tête du département en octobre dernier, le ministre Dabo devient un homme de terrain pour s’imprégner de l’état d’avancement des travaux de construction des routes et comprendre les obstacles à l’origine des retards accusés par des entreprises. C’est pourquoi, le patron du département des transports et des infrastructures n’entend pas rester dans son bureau pour se fier aux rapports. D’où la visite sur le chantier de la route Banconi-Nionssombougou le samedi 28 novembre 2020.

Satisfaction

Sur le terrain, malgré le retard accusé dû à l’occupation des emprises par les populations, le ministre  et sa délégation ont constaté avec satisfaction l’avancement des travaux à hauteur de souhait par le bitumage de 32 km. Aussi, les travaux de terrassement évoluent  présentement sur la partie non bitumée.

S’adressant aux responsables de l’entreprise, le Ministre Dabo s’est dit intransigeant sur le respect du délai contractuel. Il a donné des consignes fermes pour la fin des travaux dans le 3ème semestre 2021 conformément à l’avenant qui proroge le délai initial de 8 mois supplémentaires permettant à l’entreprise d’achever les travaux dans un bref délai.

Sur place, les responsables de Cogeg ont pris l’engagement d’accélérer les travaux tout en respectant la qualité, une vertu chez Cogeb, laquelle a réalisée dans le passé avec sérieux la corniche de Bamako sur le boulevard du 22 octobre.

On se rappelle que le Projet de construction et de bitumage de la route Banconi-Dialakorodji-Safo-Dabani- Nossombougou s’inscrit parfaitement dans le cadre des actions prioritaires: du ministère des Transports et des Infrastructures sur la période 2016-2018 en cohérence avec le Plan d’actions prioritaires 2015-2019 de la Politique Nationale des Transports, des Infrastructures de Transports et du Désenclavement (PNTITD) adopté par le Conseil des Ministres du 28 octobre 2015.

Une voie sécurisée

Cependant, il est à noter que la réalisation de la route Banconi-Dialakorodji-Safo-Dabani- Nossombougou va permettre de créer une voie sécurisée pour les gros porteurs empruntant le corridor Bamako-Dakar par le nord et de décongestionner le trafic à l’intérieur des villes de Kati et Bamako tout en mettant en place des ouvrages modernes permettant d’améliorer la sécurité et la qualité de vie des citoyens. L’objectif global du projet est de contribuer, grâce à la facilité de mobilité des agents économiques, au développement économique et social du pays.

En effet, ce projet vise plus spécifiquement à relier la RN3 (Bamako-Kati-Kolokani-Didiéni-Diéma-Nioro) à la RN27 (Bamako- Koulikoro) en passant par les localités de Banconi, Dialakorodji, Safo, Dabani, Nossombougou, etc., par une liaison adéquate et permanente ; éviter aux gros porteurs d’emprunter la route de SAME; faciliter l’écoulement des productions agricoles de la zone; améliorer la qualité et le cadre de vie des populations ; décongestionner le trafic à l’intérieur de la ville de Bamako ; réduire les coûts de transports et les coûts d’exploitation des véhicules; améliorer l’environnement urbain et l’assainissement de la zone; améliorer la sécurité des usagers et des populations en général ; créer des activités pérennes génératrices d’emplois. Le marché des travaux est attribué à l’entreprise COGEB INTERNATIONAL pour un montant de 27.729.986.552 Francs CFA Toutes Taxes Comprises et un délai d’exécution de quinze (15) mois hors saison des pluies.

Financé entièrement par le budget national, ce projet est situé dans le District de Bamako et dans la région de Koulikoro. Il traverse la communes I du District de Bamako et les communes rurales de Dialakorodji, Safo, Yélékébougou et Nossombougou. La finalité du projet est de basculer une grande partie du trafic en contournant le centre- ville d’une part et de relier les routes nationales N°7 (Bamako-Bougouni-Sikasso), n°6 (Bamako-Fana-Ségou), n°27 (Bamako-Koulikoro-Banamba) et n°3 (Bamako-Kali- Kolokani-Didiéni) en passant par le 3ème Pont d’autre part.

Protéger l’environnement

La construction de la route Banconi-Dialakorodji-Safo-Dabani- Nossombougou prend en compte aussi la protection de l’environnement et des mesures sociales. Ainsi, il est prévu la réalisation de 11 forages pour les populations des villages traversées par la route, des campagnes de sensibilisations sur les maladies (IST/VIH SIDA, paludisme, Ebola, etc.), la sécurité routière, la protection de l’environnement, la distribution gratuite des préservatifs et des moustiquaires imprégnées, les plantations d’arbres le long de la voie et dans les villages traversés à travers des bosquets villageois.

De la visite du ministre, il ressort que le taux d’avancement global des travaux est de 56,02% pour un délai consommé de 90.4%. La fin du délai contractuel est prévue pour fin février 2021.

La situation d’exécution des travaux se présente comme suit : couche de forme exécutée sur 53,150 Km ; couche de fondation exécutée sur 52,700 Km ; couche de base en grave concassée exécutée sur 38,5 Km ; revêtement béton bitumineux exécuté sur 35,320 Km ; dalots en béton armé : sur 98 prévus, 75 réalisés et 06 en cours; caniveaux exécutés en béton armé sur 5 133 ml.

Les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du projet sont d’ordre multidimensionnel, notamment l’occupation des emprises des travaux par les réseaux des concessionnaires (Ies conduites d’eau de la SOMAPEP SA et les lignes électriques de EDM SA) et Ies propriétés privées.

A en croire certains responsables de l’entreprise, cette situation n’a pas permis à l’entreprise d’évoluer conformément à son planning dans la section urbaine de 10 km entre Banconi Dialakorodji. Les différents délais supplémentaires accordés à l’entreprise ont été justifiés par cette libération tardive et non encore totale à la date de présente visite; les insuffisances constatées dans l’organisation du chantier et la méthode d’exécution qui n’ont pas permis à l’entreprise d’avoir les rendements souhaités – la faible capacité financière de l’entreprise en dehors des paiements décomptes.

Ousmane Morba

Source: L’Observatoire