Il suffit de faire le tour du fin fond du Mali ou même de la périphérie de Bamako pour se convaincre de l’impact réel de l’énergie solaire hors réseau sur la vie de nos concitoyens au quotidien. Le temps des lampes à pétrole ou à huile est déjà un lointain souvenir dans nos contrées.

Les plates-formes multifonctionnelles des femmes, les agropoles, les ateliers artisanaux fonctionnent grâce au solaire. De nouveaux quartiers, électrifiés et alimentés en permanence en eau potable à partir du solaire, poussent dans nos grandes villes. Les plus nantis, mêmes connectés au réseau, prévoient de plus en plus des installations solaires pour assurer la continuité du service, en cas de délestage.
Comme au Mali, les systèmes solaires hors réseau fournissent de l’électricité et d’autres services énergétiques à 420 millions d’usagers à travers le monde. Ils représentent désormais un marché annuel de 1,75 milliard de dollars (environ 962 milliards de Fcfa) engagé, a révélé lundi un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale et de l’Association mondiale du secteur de l’énergie hors réseau (GOGLA), organisation « industrielle indépendante et neutre », fondée en 2012 et qui regroupe aujourd’hui plus de 170 membres.
Intitulé 2020 Off-Grid Solar Market Trensds, le document rend compte des énormes progrès du secteur au cours de la dernière décennie. Depuis 2017, les recettes sont en hausse constante, progressant de 30% par an. À ce jour, plus de 180 millions de systèmes solaires hors réseau ont été vendus dans le monde, sachant que les investissements ont progressé de 1,5 milliard de dollars (environ 825 milliards de Fcfa) depuis 2012, note le rapport.
Il estime à 840 millions d’individus le nombre de personnes privées d’accès à l’électricité dans le monde. Ce qui fait dire aux spécialités que l’essor de cette filière est un enjeu vital pour la réalisation du septième Objectif de développement durable (ODD), qui prévoit de garantir d’ici 2030 l’accès de tous à des services énergétiques fiables, modernes et à un coût abordable. « Le secteur de l’énergie solaire hors réseau joue un rôle clé dans l’universalisation de l’accès à l’électricité », ajoute le directeur principal du Pôle énergie et industries extractives et directeur Infrastructures de la région Afrique à la Banque mondiale. « Nous intensifions notre aide à nos pays clients pour les aider à exploiter ce potentiel à travers des solutions novatrices et financièrement tenables », assure Riccardo Puliti.
En la matière, le besoin supplémentaire de financement est évalué à 11 milliards de dollars (environ 6050 milliards de Fcfa) , selon le rapport qui insiste en particulier sur l’accélération nécessaire du rythme de croissance, à 13% par an, avec en parallèle la mobilisation de 7,7 milliards de dollars (environ 4.250 milliards de Fcfa) d’investissements extérieurs en faveur des entreprises et jusqu’à 3,4 milliards de dollars (environ 1.870 milliards de Fcfa) de fonds publics afin d’améliorer l’accessibilité de ces dispositifs.

Cheick M. TRAORÉ