Depuis un certain moment, les Malines apprennent dans les journaux et sur les réseaux sociaux que les caisses de l’Etat seraient vides. Le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, a coupé court aux rumeurs, en conférence de presse, sur les conclusions relatives à la 10ème et dernière revue du programme économique et financier du Mali, appuyé par l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec) du Fmi. Voici ses explications.

«On entend dire que l’Etat est en faille et que les caisses sont vides. La réalité, c’est que quand on dit qu’un pays est en faille, ça veut dire qu’il est en cessation de paiement et qu’il n’arrive pas à faire face à un minimum de charges à savoir les salaires, les pensions, etc. Ensuite, un Etat en faille est un Etat surendetté. Or, le Mali n’est pas un pays surendetté qui n’arrive pas à faire face au paiement de sa dette.

Aujourd’hui, les salaires sont payés régulièrement avant même la date légale pour le paiement des salaires. Les pensions sont aussi payées. Ce qui fait plus d’une cinquantaine de milliards de Fcfa par mois. Un pays en faille ne pourrait pas faire face à ces charges, si ce qui est dit était vrai. Nous remboursons normalement les dettes aussi. Tous les mois, nous arrivons à les rembourser.

Si vous voyez que le Mali, quand il sort sur le marché pour lever des fonds et le dernier en date, nous avons cherché à peu près 70 milliards de Fcfa et nous avons eu 103 milliards. C’est parce que nous sommes crédibles. Aujourd’hui, on parle de dettes intérieures. Sur 2017, il n’y a pas d’arriérés de paiement au niveau du Trésor public. C’est une intoxication. Mais il y a des tensions de trésorerie qui ne sont pas à cacher. Cela a fait que nous avons pris certaines décisions qui ne sont pas des décisions qui plaisent, mais qui sont nécessaires pour toute personne qui a la charge de la gestion des deniers publics.

Ces tensions de trésorerie peuvent s’expliquer du fait qu’il y a des dépenses qui n’avaient été prévues dans le budget que l’Etat a dû prendre en charge. Depuis le mois d’avril, le Trésor public s’est substitué à Edm pour faire face à ses créances. Si on ne fait pas cela, c’est Bamako qui sera dans le noir. Parce que les fournisseurs d’Edm ont menacé de fermer l’approvisionnement en hydrocarbures».

Diango COULIBALY

Le Reporter