L’arrivée du Dr Boubou Cissé à l’hôtel des finances en remplacement de Mamadou Igor Diarra, avait suscité beaucoup d’espoir. Le premier quinquennat d’IBK a pris fin mais a laissé selon nos informations, des traces indélébiles de tensions de trésorerie jamais égalée dans l’histoire du Mali à telle enseigne que « l’expert Boubou » a multiplié les bons de trésor ainsi que des emprunts obligataires à la Bourse des Valeurs sous régionales d’Abidjan via SGI-Mali. De nos jours, cette pratique a montré ses limites et amène selon des spécialistes, le pays vers une banqueroute imminente.  En clair, si le locataire de l’hôtel des finances ne change pas de stratégie, à en croire nos informations, le gouvernement ne parviendra plus dans un futur proche, à honorer ses engagements financiers tant de l’Intérieur, comme de l’Extérieur. Notre analyse ! 

 « La méthode du Ministre Boubou Cissé au regard de l’état des finances publiques, a prouvé toutes ses limites. Il ne peut plus gérer ce département sensible interdit aux non-initiés. En clair, l’homme a atteint ses limites. IBK doit le remplacer afin d’éviter au pays, un vrai désastre financier puisque la situation des finances publiques est alarmante au point que l’état se trouve dans l’incapacité d’honorer le paiement de la dette intérieure», a dit un fin connaisseur qui a requis l’anonymat.

Les finances publiques explique-t-on dans ce milieu, repose sur la collecte de toutes les ressources de l’état afin de faire face à ses dépenses. En réalité, ces ressources sont entre autres les recettes engrangées sur : – Le cordon douanier ; la fiscalité intérieure, notamment les impôts et taxes ; la subvention de l’Etat ; les rallonges du FMI (aide budgétaire, emprunts et donation).

C’est fort de ce qui précède que les dépenses d’investissements se font sur les prêts à longs et courts termes  tels que les prêts bilatéraux avec par exemple la France à travers l’Agence Française de Développement (AFD) ; les USA avec l’USAID et l’UE avec le Fonds Européen de Développement (FED). Les prêts multilatéraux concernent la coopération avec la Banque Mondiale (BM), le Fonds Monétaire International (FMI), la BIRD, la BAD ou la BOAD.

L’état actuel des finances publiques

Le financement bancaire

Selon nos radars, le financement bancaire, c’est à dire le Trésor public, ce client potentiel de la BCEAO qui fait des avances en attendant la collecte des impôts. Ainsi donc, nous explique-t-on, des avances statutaires de l’ordre de 80% sont faites à l’état du Mali suivant les impôts de l’année précédente ou collecte antérieure. Voilà comment le Trésor nourrit les finances. Aussi, il s’avère que le Ministre des Finances se fonde sur la Loi de Finances pour emprunter des prêts.

BM/FMI pour veiller sur les finances publiques

Cette collaboration de l’état avec la BCEAO permet selon nos sources, de réguler l’économie nationale. En outre, le FMI et la BM arbitrent, veillent sur la santé des finances publiques ; autrement dit, ces « gendarmes » contrôlent l’évolution économique et financière du Mali. C’est ce qui explique les revues budgétaires BM/FMI.

Crise de trésorerie

Selon les mêmes sources, de nos jours, il y a une crise de trésorerie  grave puisque l’état aurait perçu les impôts qui ne lui permettent pas de couvrir ses dépenses. En fait, nous explique-t-on, deux facteurs expliquent cet état de fait : – dévoiement des ressources ; manque de performances  des services de l’assiette. Selon un spécialiste, au niveau de la fiscalité, il n y a aucun problème ; au niveau des Douanes, la situation est acceptable ; par contre c’est au niveau des Domaines où il s’avère que sur 90 milliards de FCFA à recouvrir dans les mines, seuls 40 milliards ont été encaissés ; sans compter les arriérés budgétaires de 2017, n’en parlons pas de l’année en cours finissant difficilement.

Des emprunts pour payer la dette intérieure

Plus grave, indiquent nos sources, l’Etat a emprunté de l’argent pour payer la dette intérieure en FCFA alors qu’il s’avère que ce sont les impôts qui doivent payer la dette et non s’aventurer dans des emprunts au niveau de la Bourse des Valeurs Boursières de l’UEMOA. C’est ce qui explique les 100 milliards levés par le gouvernement hors UEMOA via la SGI-Mali, c’est à dire des devises étrangères ; les remboursements par Droits de Tirages Spéciaux (DTS), ou en Dollars. En clair, dit-on, « pour avoir les devises, c’est grâce aux recettes d’exportation (or, coton et autres), qui devront financer le développement du pays ».

Les emprunts obligatoires, de lourdes pertes pour les Mali

Cet autre observateur avisé sur les finances publiques pense que « ces emprunts obligatoires en devise étrangère constituent de lourdes pertes pour le Mali », a-t-il confié. Poursuivant ses propos, notre interlocuteur dit tout haut qu’ « On ne prend pas de devises pour régler la dette intérieure en FCFA. Mieux, le budget 2019, soit 375 milliards de FCFA révèle déjà un déficit non couvert, sans compter les arriérés de 2017 et 2018 se bouclant au 31 décembre prochain ».

La situation est plus grave que nous ne pouvons l’imaginer, nous explique-t-on çà et là. Et pour cause !

La question des démembrements comme à l’Office Malien de l’Habitat (OMH) qui a fait des emprunts avec des banques privées de la place qui ont été finalement grugées par cette autre politique. La  politique de logements sociaux initiée par le gouvernement, a vu l’OHM donner des traites escomptées à des banques de la place qui se sont accumulées et non soldées dans nos banques qui broient de nos jours, du noir ainsi que des sociétés qui ont construit ces logements sociaux sont au bord de la faillite sans que le gouvernement ne parvienne à éviter le pire.

L’OMH et ses traites

Cette situation a vu les promoteurs se retourner contre l’OMH qui ploie de nos jours, sous ses traites données semble-t-il, à l’emporte-pièce puisque négociées avec le Ministère des Finances qui a prévu des comptes séquestres dans les banques pour elle qui devrait verser les loyers dans les comptes de ces sociétés ayant construits les logements sociaux.

Les banques et les sociétés affectées

En clair, il s‘avère de nos jours, que la politique de l’état dans ce domaine a été gravement  affectée, voire a montré toutes ses limites. Les conséquences de cette politique désastreuse au niveau de l’hôtel des finances nous dit-on, demeurent aujourd’hui, une difficulté pour nos banques à recouvrir leurs dus et une descente aux enfers pour les entreprises qui ont construit les logements sociaux sous l’ère IBK.

Les comptes publics au rouge…

En attendant, une solution miraculeuse du Docteur Cissé, les comptes publics sont au rouge à en croire nos radars. Avec cette situation qui s‘aggrave de jour en jour, les grèves successives et non les moindres, Ladji Bourama débute difficilement son second quinquennat.

La rédaction

Mali Demain