Le ministre de l’Agriculture, Nango Dembélé et le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Amadou Hallahoury Diallo ont signé, mardi après-midi, dans la salle de réunion du département une convention portant sur un projet pilote dans le domaine de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans le cercle de Yanfolila (Région de Sikasso).

L’objectif de ce projet est d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le cercle concerné. Le coût total du projet est d’environ 162 millions de Fcfa pour une durée d’exécution de deux ans. Il contribuera, entre autres, à aménager ou réhabiliter des périmètres maraîchers, réaliser des forages et installer des panneaux solaires. Par ailleurs, le projet permettra d’acheter et distribuer des noyaux de caprins, de volaille et des kits vétérinaires, mais aussi de former des ménages sur les techniques de production maraîchère, céréalière, sur le compostage et les bonnes pratiques du petit élevage.
Dans son intervention, le ministre de l’Agriculture, a déclaré que la Région de Sikasso est marquée par le paradoxe de compter parmi celles à plus fort taux de malnutrition maternelle et infantile, bien que réputée zone de production agricole par excellence. Face à cette situation, Nango Dembélé a rappelé que notre pays a finalisé, en 2018, le document de Priorité Résilience Pays (PRP– AGIR/Mali).
Ces priorités mettent en avant les questions de sécurité alimentaire et de nutrition des ménages vulnérables à travers quatre piliers. Il s’agit de restaurer, renforcer et sécuriser les moyens d’existence et d’améliorer la protection sociale des communautés et des ménages vulnérables. Elles mettent également en avant, le renforcement de la nutrition des ménages vulnérables, celui de la productivité agricole et alimentaire ainsi que les revenus des plus vulnérables et leur accès aux aliments.
Pour sa part, le représentant de la FAO a indiqué que la malnutrition affiche encore des taux élevés, qu’elle soit aiguë ou chronique, malgré d’importants progrès réalisés, ces dernières années, vers l’atteinte de la sécurité alimentaire. «Des prévalences élevées de retard de croissance ont été constatées, dans les zones de productions agricoles comme Sikasso, Mopti et Ségou avec des prévalences respectives de 30,8%, 27% et 26,4% », a expliqué Amadou Hallahoury Diallo.
« Le score le plus élevé de 30,8% est enregistré dans la Région de Sikasso alors que les productions couvrent entièrement les besoins alimentaires de la population et dégagent des excédents commercialisables chaque année » a-t-il ajouté.
Pour Amadou Hallahoury Diallo, cette situation préoccupante est due en partie aux faibles revenus des ménages, au manque d’aliments diversifiés disponibles et à de mauvaises pratiques alimentaires. Par ailleurs, il a souligné que l’agriculture sensible aux enjeux nutritionnels joue un rôle essentiel pour améliorer la nutrition puisqu’elle permet une production plus variée et plus saine d’aliments.
Enfin, il a réitéré l’engagement de la FAO à travailler en partenariat avec le gouvernement, particulièrement le ministère de l’Agriculture, en appui à ses priorités en vue d’atteindre la sécurité alimentaire et de faire de notre pays une puissance agricole.
Abdoul Karim
COULIBALY

 

Source: Essor