Le directeur-pays de B2Gold, Mohamed Diarra, accompagné de quelques responsables de la société basés à Bamako, a animé hier jeudi 24 janvier 2019 une conférence de presse au siège de la structure sis au Quartier du fleuve. Une occasion pour le premier responsable de B2Gold au Mali de faire le bilan de 2018 qui a marqué la première année complète de production commerciale à Fakola.

B2Gold est une société minière aurifère canadienne dont le siège est situé à Vancouver, en Colombie-Britanique, Canada. C’est elle (80%) et l’Etat malien (20%) qui exploitent la mine d’or de Fékola dans la région de Kayes dont la construction a commencé en 2016. 2018 était donc la première année complète de production commerciale à Fakola. Et pour cette première année, le bilan est bien positif comme cela a été expliqué par monsieur Diarra. En effet, 2018 a vu la mine enregistrer une production totale de 439 068 onces d’or (soit 14,12 tonnes), dépassant la limite supérieure de cumul de sa fourchette de prévision (comprise entre 420 000 à 430 000 onces, c’est-à-dire de 13,5 à 13,8 tonnes).

A en croire Mohamed Diarra, cette performance exceptionnelle est due au dépassement de la capacité de traitement de l’usine de 12% (soit 5,6 millions de tonnes) combiné à un taux de récupération de l’usine de 94,7% contre un budget de 92,7%. La mine de Fékola a déjà versé un total de 10 948 716 266 FCFA en 2016 ; 23 018 299 580 FCFA en 2017 ; et 50 887 154 324 FCFA en 2018 à l’Etat malien sous forme de taxes, redevances, dividendes et droits de douane.

Pour 2019, la mine prévoit de traiter 5,75 millions de tonnes de minerai à une teneur moyenne de 2,44 g/t et un taux de récupération à 94%. Cela équivaut à 423 142 onces d’or qui devraient être produites en 2019. Les dépenses d’immobilisation devant être investies en 2019, seront de 48 millions de dollars.

La mine de Fékola s’est engagée à maximiser les possibilités d’emploi pour les Maliens. Elle emploie actuellement 1925 Maliens, dont la majorité est issue des communautés locales et du cercle de Kéniéba. Il existe un programme en cours d’amélioration des compétences des employés locaux, comme en témoigne le grand nombre d’employés qui ont été reconvertis pendant la transition, de la phase de construction à la phase de production du projet.

La société a aussi lancé un programme de bourses pour aider 10 jeunes maliens à obtenir des diplômes universitaires dans un grand nombre de disciplines. Il est à noter que 50% des boursiers sont issus du cercle de Kéniéba et 50% sont des femmes.

Cette conférence de presse a été l’occasion pour le directeur-pays de B2Gold Mali de donner des précisions sur l’affaire des deux aéronefs immatriculés en Namibie et dont l’usage avait été suspendu par les autorités maliennes. A en croire Mohamed Diarra, les deux appareils appartiennent bel et bien à B2Gold aviation, une société du groupe B2Gold et non une société écran comme indiqué dans certaines accusations. Pour le conférencier, la suspension de leur usage par le gouvernement relevait d’une injustice, puisqu’il n’y a aucune loi en République du Mali qui supporte l’arrêt des vols des avions privés. « J’ai l’honneur de vous notifier la suspension à compter de ce jour 28 décembre 2018, de vos vols privés à destination et au départ des aérodromes du Mali où il n’est pas rendu de services de douanes », avait écrit dans une lettre adressée au directeur général de B2Gold par le directeur de l’AnacEt Mohamed Diarra d’indiquer lors de la conférence de presse : « Nous n’avons jamais tenté de corrompre qui que ce soit ; nous n’avons jamais fait sortir l’or illégalement au Mali. Nous sommes un partenaire du Mali ».

A. Diakité