“Il est de notre devoir de sensibiliser les opérateurs économiques sur l’importance du système de la propriété industrielle”

Ambitieuse et très dynamique, elle est en train de relever les défis en ce qui concerne la promotion de la propriété industrielle au Mali. Elle, c’est Mme Fatoumata Siragata Traoré, la Directrice du Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI). Economiste Planificateur, Mme Fatoumata Siragata Traoré fait partie de la 1ère promotion de la nouvelle Ecole nationale d’Administration (ENA). 

la tête du Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) depuis octobre 2018, Mme Fatoumata Siragata Traoré est aujourd’hui en phase de relever les défis puisqu’elle a donné un nouveau souffle à cette structure stratégique rattachée au ministère de l’Industrie et du Commerce. Cela, avec comme mission essentielle d’administrer la propriété industrielle au Mali, sujet qui défraye toujours la chronique dans les milieux des affaires.

Dans un entretien à bâtons rompus afin de mieux connaitre son service, Mme Fatoumata Siragata Traoré précisera que le CEMAPI est composée de quatre départements. Il s’agit des départements des dépôts et enregistrements des titres de propriété industrielle, de la Créativité et Valorisation, du Transfert de techniques et de technologie et des Etudes et Partenariats.

“Nous sommes aussi la structure nationale de liaison avec l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), regroupant dix-sept (17) Etats africains et dont le siège se trouve à Yaoundé, au Cameroun. Les activités du CEMAPI sont entre autres, la réception et le traitement administratif des demandes de titres de propriété industrielle, la sensibilisation des entreprises sur l’importance de la protection et l’exploitation des actifs de la propriété industrielle et sur le transfert de technologie à travers des visites de terrain, salons, séminaires, formations, distributions de supports publicitaires”, dira-t-elle. Avant de préciser que “la propriété industrielle régit l’acquisition, l’exploitation et la défense des droits que l’on peut avoir sur une œuvre de l’esprit humain à caractère technique, esthétique et distinctif. Ainsi, ces principaux éléments sont les brevets d’inventions, modèles d’utilité, marques de produits ou service, dessins et modèles industriels, noms commerciaux, indications géographiques, obtentions végétales”.

La propriété industrielle, selon la Directrice générale du CEMAPI , permet de protéger les investissements consentis par les entreprises, permet de les mettre à labri de la contrefaçon et la concurrence déloyale, de distinguer leurs produits de ceux de leurs concurrents sur le marché et aussi de stimuler la recherche et l’innovation technologique afin d’apporter des solutions aux problèmes techniques que rencontrent au quotidien certains acteurs économiques (industriels, agriculteurs, artisans, chercheurs, etc).

“Donc l’application effective des principes de la propriété industrielle rend l’espace juridique attrayant à l’investissement privé car elle assainit la concurrence et contribue à l’amélioration du climat des affaires” dira-t-elle.

Pour ceux qui ne savent pas, Mme Fatoumata Siragata Traoré fait partie des “femmes capables”. Il s’agit des femmes qui font la fierté nationale.

Mme Fatoumata Siragata Traoré a une riche carrière professionnelle. Après avoir obtenu son baccalauréat série scientifique en Côte d’Ivoire en 2003, elle obtient son Deug en Economie et Gestion à l’Université Paris I/Panthéon-Sorbonne en 2005, avant de décrocher une Licence en Economie et Gestion en 2006 avec mention.

Très engagée et déterminée, Mme Fatoumata Siragata décide de poursuivre ses études toujours à l’Université Paris I/Panthéon-Sorbonne où elle décroche son diplôme de Master I en Economie Internationale mention Economie du Développement. Puis, un Master II professionnel sur la “Gestion des Projets de Développement en Afrique” avec comme thème “L’implication des collectivités territoriales dans le suivi et l’évaluation de la pauvreté : un moyen de renforcer la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté au Mali” sous la direction du Professeur Frédéric Ramel.

C’est en 2010 que la Directrice générale du CEMAPI a été admise au concours direct d’entrée de la 1ère promotion de la nouvelle Ecole nationale d’Administration (ENA) rattachée à la Primature. Cela en qualité d’élève fonctionnaire dans le corps des planificateurs.

S’agissant de sa carrière professionnelle, Mme Fatoumata Siragata a occupé plusieurs postes. Elle a débuté en 2008 au Bureau de la Coopération Suisse au Mali en tant que Stagiaire professionnel puis Consultante junior avant d’être Assistance de programme au Groupe Odyssée (Observatoire des dynamiques sociales et spatiales et expertise endogène).

Elle sera nommée en 2013 à la Direction nationale de la Planification du développement (DNPD) comme chargée de prévision et cadrage macroéconomique puis Conseiller technique au ministère de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, puis du ministère de la Promotion de l’Investissement et du Secteur Privé et du ministère du Développement Industriel. Elle a aussi assuré l’intérim du poste de Secrétaire général du ministère du Développement Industriel avant d’être nommée Directrice du CEMAPI en octobre 2018.

Très engagée pour la cause du secteur privé, elle a durant ce passage instauré des rapports de collaboration étroits et dynamique avec le monde du secteur privé, dont elle juge indispensable la contribution aux efforts de développement du pays.

Elle a à son actif, le pilotage et l’organisation de plusieurs évènements économiques à dimension nationale et internationale. Elle est très engagée dans ses missions, notamment contribuer à l’amélioration de la compétitivité des entreprises nationales, encourager la créativité et le transfert de technologie par l’utilisation du système de la propriété industrielle et contribuer à la valorisation des résultats de la recherche et l’exploitation des inventions et innovations technologiques par les entreprises nationales.

Il s’agit également d’appuyer les structures chargées de la lutte contre les atteintes aux droits de propriété industrielle notamment les contrefaçons et la concurrence déloyale et de sensibiliser les opérateurs économiques sur l’importance du système de la propriété industrielle.

                  El Hadj A.B. HAIDARA

Source: Journal Aujourd’hui Mali