De plus en plus, les Bamakois n’acceptent plus l’auto-stop, qui constitue à transporter gratuitement une connaissance ou un particulier d’un point à un autre de la capitale. Une situation que certains expliquent par des raisons sécuritaires et juridiques, car en cas d’accident, le transporteur est obligé de soigner la personne qu’il a voulu gracieusement aider. Plus grave, certaines personnes que l’on transporte bénévolement n’hésitent pas à agresser ou à demander un service complémentaire à leur bienfaiteur.

Ainsi, depuis un moment à Bamako, les mototaxis, qui étaient méconnus, ont fait leur apparition dans la circulation Bamakoise. Et, ils sont devenus le moyen de transport privilégié, rapide, comme l’on le surnomme en bambara « TELIMAN ». Ils sont également moins chers, confortables et sécurisés avec le port du casque de protection pour le conducteur et le client.

Cependant, depuis l’apparition du Coronavirus, les mototaxis ont du mal à avoir leurs recettes journalières.

Pire, en cette période hivernale, les désagréments sont énormes : impossible de conduire sous la pluie, dégradation des routes, risques d’accidents, inaccessibilité de certaines zones de Bamako, la peur de se voir mouiller empêche beaucoup de clients d’emprunter ces nouveaux moyens de transport.

BT, un jeune conducteur de mototaxi, coincé à la station Shell au niveau de la Tour de l’Afrique, à la recherche d’un client sous une fine pluie, nous raconte son calvaire.

« Ce travail n’est pas du tout plaisant par moment. Et depuis que le coronavirus a fait son apparition dans notre pays, nous nageons dans le noir. Car tous les secteurs sont touchés, les services sont soit fermés, ou le personnel en télétravail. Ce qui fait les gens sortent de moins en moins et cela affecte considérablement notre business. Par ailleurs, avec l’hivernage, le peu de clients, que nous avons, préfèrent prendre le taxi ou les Sotramas par peur d’être mouillés par la pluie alors que nous avons des imperméables au cas où », explique-t-il.

Une situation qui aujourd’hui affecte leur recette « Avant cette période rude, on ne se plaignait pas du tout. Je pouvais gagner au moins 15 ou 20 000 FCFA par jour. Mais actuellement, même avoir 10 000 FCFA relève d’une bénédiction. Alors que la plupart d’entre-nous doivent rendre compte au propriétaire des motos. La vie est trop dure ces temps-ci pour nous », a-t-il fait savoir.

Quant à Mariam, une habituée des Mototaxi, elle dit préférer les Sotramas ces temps-ci. Elle nous explique ses raisons : « la saison pluvieuse est trop compliquée, côté déplacement surtout si tu n’as pas ton propre moyen de déplacement. J’aimais prendre les mototaxis pour leur confort et surtout leur rapidité, mais actuellement, il y a tout sauf du confort. Les routes sont mauvaises, les risques d’accidents sont élevés, les eaux stagnent partout et à tout moment, une voiture de passage peut t’asperger d’eau boueuse sans se rendre compte », déplore-t-elle.

ADAM DIALLO

Source: Bamakonews