A l’hôtel Sheraton de Bamako, le mardi 11 juin 2019, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Ag Erlaf a tenu une rencontre d’échange avec les organisations du secteur privé sur les difficultés et l’avenir du secteur de l’industrie. L’évènement a enregistré la présence du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily.   

Premier à prendre la parole, le président  de la CCIM   a  rappelé que son organisation est un établissement public à caractère professionnel, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle a pour mission, dit-il, l’organisation et la représentation des personnes physiques et morales exerçant dans les différentes branches d’activités commerciales, industrielles et de services.

Pour saluer le soutien des plus hautes autorités par rapport à la promotion du secteur privé, M. Bathily  a soutenu que le projet de formalisation des acteurs du commerce de détail traduit éloquemment une volonté  en faveur des commerçants détaillants qui ont véritablement besoin d’être accompagnés. « La mise en œuvre de ce projet contribuera à la promotion du commerce intérieur et par conséquent à l’amélioration de leurs activités » a-t-il déclaré.

En dépit de ces efforts, il  dira que des difficultés  persistent. A ce sujet, le président de la CCIM a  déclaré que les opérateurs économiques restent encore confrontés à des problèmes d’infrastructures. « La Chambre de Commerce et d’Industrie ayant dans ses missions, une mission de création et de gestion d’infrastructures pour soutenir les activités économiques, avait entrepris des démarches auprès des plus hautes autorités pour l’attribution d’espaces permettant de construire des marchés modernes et de rénover les marchés existants » a-t-il souligné.

Un apport faible dans le PIB

Par ailleurs, le patron des commerçants et des industriels a exprimé  ses regrets face à la faiblesse du poids du secteur industriel productif qui atteint seulement 5,9% du PIB en 2017 selon  l’Institut National de la Statistique (INSTAT). Ce taux, précise-t-il,  est marginal par rapport à la moyenne de l’espace UEMOA-CEDEAO qui varie entre 11 à 15%. Faisant une petite comparaison, il dira qu’il y a 829 unités industrielles au Mali  contre 15 000 au Nigeria, 6 200 au Ghana, 6 000 en Côte d’Ivoire et 3 000 au Sénégal.

Selon lui, cette faiblesse du secteur industriel du Mali s’explique par l’existence de plusieurs problèmes et blocages structurels liés à l’accès au financement des banques qui ne disposent pas de ressources conséquentes permettant de réaliser des investissements à long terme.

Comme d’autres  facteurs explicatifs de cette faiblesse, le président de la CCIM a evoqué  l’insuffisance  des zones industrielles aménagées, le coût d’acquisition des espaces très élevé des zones industrielles existantes qui n’attire pas l’investissement, le  coût élevé des facteurs de production (eau, électricité, matériels et équipements, etc..) et  l’insuffisance notoire de main d’œuvre qualifiée.

Sur un tout autre chapitre, il dira que le Mali  vient de ratifier l’accord de la zone de libre-échange continental africain dont la mise en œuvre risque de lui  poser d’énormes problèmes, si des efforts ne sont pas déployés pour l’industrialisation à hauteur des pays de l’Espace CEDEAO.

Pour sa part, le  ministre Ag Erlaf a indiqué que cet espace a été un tremplin pour lui d’échanger avec les opérateurs économiques sur les axes stratégiques de leurs différentes politiques en matière de commerce et d’industrie mais surtout de discuter sur la zone de libre-échange continental africain.

Par Mariam SISSOKO     

Source: Sursaut