Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a coupé le ruban symbolique pour l’ouverture de la 8ième édition des journées de l’Industrialisation de l’Afrique ou le Salon du Made in Mali. C’était hier, jeudi 28 novembre 2019, au Parc des Expositions de Bamako en présence du Premier ministre, le Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances et des autres membres du Gouvernement, dont le ministre de l’Industrie et du Commerce. On notait aussi la présence d’autres présidents d’institutions de la République, des acteurs du monde industriels, des partenaires au développement et de nombreux autres invités.

Intervenant après les mots de bienvenue du maire de la Commune V, M. Youssouf Bathily, président de la CCIM, a salué l’initiative des plus hautes autorités du pays qui ont décidé de tenir chaque année à Bamako la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique avec comme thème cette année « la problématique et les perspectives des zones industrielles». Car, pour lui, «on ne peut pas envisager la promotion de l’emploi des jeunes sans envisager au préalable un développement équilibré et soutenu par une industrialisation qui est la voie la plus appropriée pour créer de la richesse et des emplois durable». Pour lui, le secteur industriel doit jour un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. Il contribuera également à atténuer considérablement des fléaux comme l’exode rural et toutes les formes d’extrémisme violent. Mais, aujourd’hui, ce secteur souffre de nombreuses difficultés. Il s’agit, entre autres, de l’accès au financement avec un cout élevé des emprunts, la non-disponibilité des zones industrielles aménagées, le cout d’acquisition des espaces très élevé des zones industrielles qui ne favorise pas l’investissement. Il y a aussi l’insuffisance notoire de main d’œuvre qualifiée, la concurrence déloyale dont font face les unités industrielles, l’insuffisance de la loi du partenariat public privé qui n’attire pas suffisamment les investisseurs. En somme, pour le patron de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, en maintenant le statuquo, dans 10 ans, 75% des unités industrielles actuelles disparaitront et notre pays sera plus qu’un gros marché pour les autres africains qui auront un niveau d’industrialisation plus élevé. Pour lui, il faut faciliter l’accès aux zones industrielles, mettre en place une banque d’investissement, la mise en œuvre de l’accord sur la zone de libre-échange continentale et consacrer un budget conséquent au secteur industriel, comme celui de l’agriculture qui bénéfice de 15% du budget.

A sa suite, le président de l’Organisation patronal des industriels du Mali, M. Cyril Achcar, après avoir rappelé la situation du secteur industriel malien demandera la mise en place d’une politique de 4P : partenariat-public-privé et partenaires au développement. Il souhaite aussi un code du Made in Mali en référence au code minier.

Pour sa part, le ministre de l’Industrie et du Commerce promettra de s’investir pour donner un coup d’accélérateur à l’industrialisation du pays.

Le Chef de l’Etat, après la visite des stands, a félicité les organisateurs et s’est réjoui de la qualité des produits exposés. Il s’est dit heureux de voir apparaître au Mali de nouvelles industries notamment les industries de transformations des déchets plastiques et a mis l’accent sur la sauvegarde de la santé des populations et de l’environnement. Le président a en outre souhaité aux participants et jeunes industriels d’atteindre les objectifs de partager le potentiel du Mali en matière de développement industriel, de renforcer aussi l’attractivité du Mali en matière d’investissements directs étrangers et d’élargir la base manufacturière du pays en créant des bassins d’emplois décents et durables pour la jeunesse.

Ainsi, durant 4 jours, du 28 novembre au 1ier décembre 2019, les industriels maliens exposeront leurs savoirs faire à travers des expositions vente de produits made in Mali, des panels de haut niveau, des rencontres B to B et autres.

Dieudonné Tembely

Source: Inf@sept