Depuis un certain temps, la baguette de pain vendue à 250 francs est passée à 300, voire 350 francs CFA par endroit à Bamako et ses environs au grand dam des consommateurs. La question que tout le monde se pose est de savoir à quoi servent finalement ces associations de défense des droits des consommateurs au Mali ? Car en plus du pain, une denrée très prisée des Bamakois, les habitants de la capitale font également face à l’augmentation des prix d’autres produits de première nécessité sur les marchés sans qu’aucune association de défense des droits des consommateurs ne daigne lever le petit doigt. Seraient-elles insensibles à la flambée de ces prix?

 

En début février, les boulangers et pâtissiers ont entamé une grève de 48 heures pour protester contre l’augmentation du prix du sac de la farine de blé qui est passé de 17 000 FCFA à 20 000 FCFA, voire 20 500 FCFA.
Le président du syndicat des boulangers et pâtissiers avait confié que cela fait un bon moment que plus de 85% des boulangers produisent le pain à perte. « L’Etat n’honore pas son engagement, et le prix de nos matières premières ne cessent d’augmenter. Nous n’en pouvons plus».
Face à cette situation, la Fédération Syndicale des Boulangers et Pâtissiers du Mali (FSBPM) a lancé un cri de cœur, affirmant ne pas pouvoir supporter une telle hausse, pour solliciter l’accompagnement des autorités afin de sauver le secteur. Mais, visiblement, cet appel es tombé dans l’oreille de sourds, car il n’ y’a eu aucune intervention des pouvoirs publics face à cette situation qui a fini par retomber sur la tête des consommateurs.
Mais le pire est que depuis la fixation de ce nouveaux prix du pain, le constat reste amer du côté des organisations de défense des droits des consommateurs, où c’est silence radio complet. Car, jusqu’à ce jour, ni l’ASCOMA, ni le REDECOMA, encore moins l’ALCOM, n’ont levé le petit doigt pour protester ou obliger les autorités à contribuer à faire baisser les prix. Pourtant ces associations sont dotées de subventions et leurs représentants siègent dans le conseil d’administration de beaucoup de structures pour seulement défendre le droit des consommateurs.
En outre, en plus du pain, il nous revient que d’autres denrées ont connu des augmentations de prix ces derniers temps, à l’instar de la viande qui passe de 2 200 F CFA à 2 400 F CFA.
À la limite, on a l’impression qu’au Mali, le Malien préfère faire le combat d’autrui que son propre combat. Sinon, on se rappelle que sous d’autres cieux, le prix du pain a été à l’origine de soulèvements populaires avec la suite qu’on connaît. Ce qui est aussi déplorable, c’est qu’on a tendance, en tant que consommateur, à laisser aujourd’hui le combat aux seules associations alors que chacun a un rôle à jouer. Or, il est évident que si c’était un droit politique qui était violé, ce seraient des manifestations à longueur de journée dans les rues de Bamako.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : INFO-MATIN