Dans le souci de participer au débat budgétaire, plutôt que d’être un simple consulté, le Conseil national du patronat du Mali a organisé, le mercredi dernier, dans ses locaux, un petit-déjeuner professionnel sur le thème : « La politique fiscale du gouvernement : l’amélioration du climat des affaires et le développement économique du Mali ».

Le principal invité de ce rendez-vous était le Dr Boubou CISSE, ministre de l’Économie et des finances. C’était en présence du président du CNPM, Mamadou Sinsy COULIBALY ; du modérateur, l’ancien ministre de l’Économie et des finances, Abou-Bacr TRAORE. On y notait également la présence de la crème des opérateurs économiques maliens.
Après avoir défini, la politique fiscale du Mali, comme étant l’ensemble des décisions prises par les pouvoirs publics en matière fiscale visant à modifier le droit fiscal en fonction d’objectifs bien déterminés, le ministre a rappelé que la fiscalité était une dimension essentielle de l’activité économique et de la politique budgétaire et de développement d’un État. Ainsi, la connaissance de la politique fiscale et son acceptation contribuent fortement à son application et à la performance des services économiques.
Au fait, l’analyse de la politique fiscale malienne fait ressortir plusieurs types d’impôts se rapportant aux recettes intérieures. Ce sont, entre autres, les impôts directs, les impôts indirects, les droits d’enregistrement et de timbre, les droits de conservation foncière.
Le ministre de l’Économie et des finances s’est surtout appesanti sur la complexité de la politique fiscale de notre pays et la nécessité d’arriver à un compromis dynamique entre tous les acteurs officiels et officieux.
Contrairement au thème proposé par le patronat, à savoir : « La politique fiscale du gouvernement : l’amélioration du climat des affaires et le développement économique du Mali », le ministre Boubou CISSE dit préférer le thème : « Quel compromis fiscal pour améliorer le climat des affaires au Mali ? ».
L’essentiel des acteurs de la politique fiscale a très peu de marge de manœuvre, car le Mali faisant partie d’une communauté économique (UEMOA) qui rédige sous forme de Directives, la Politique fiscale transposée dans notre législation nationale.
Pour améliorer le climat des affaires, a noté le ministre, le gouvernement s’est montré souple sur le paiement de certains impôts. Aussi, a-t-il annoncé l’entrée en vigueur de nouvelles mesures incitatives, à savoir, entre autres, la simplification des procédures de déclaration des impôts et taxes ; l’allègement des impôts et taxes sur les salaires ; la révision du Code général des impôts pour améliorer la question relative au contentieux fiscal, notamment dans sa phase administrative ; l’allègement des charges fiscales et parafiscales sur les salaires.
Dans la même dynamique, il est prévu, selon le ministre Boubou CISSE, la révision des Code minier et celui des investissements, ainsi que l’introduction prochaine de la télé déclaration des entreprises.
À la révision des textes, le ministre a promis aussi l’amélioration de l’administration fiscale. En effet, a-t-il soutenu, des efforts sont en cours pour l’amélioration du cadre de travail des agents (motivation et plan de carrière), etc.
Tous les intervenants ont salué cette belle initiative qui met ensemble les acteurs de divers secteurs ensemble pour que chacun puisse parler de ses propres problèmes.
Certains ont dénoncé la vétusté du système fiscal malien qu’il faut renouveler et renforcé les ressources humaines avec des agents bien formés, des infrastructures bien équipées en matériels de travail adéquats.
D’autres ont souhaité, entre autres la sensibilisation sur les orientations et les décisions prises en matière de fiscalité en vue de faire accepter l’impôt par tous ; le renforcement des capacités au sein de l’administration fiscale afin d’appliquer de manière efficace la législation et les règles du pays, etc.
Pour le président du CNMP, Mamadou Sinsy COULIBALY, ladite rencontre constitue un début de collaboration et de dialogue entre le secteur public et l’administration publique. Ce qui n’était pas le cas jusque-là. Aujourd’hui, il s’agit de se retrouver, poser tous les problèmes et discuter ensemble afin de trouver des solutions ensemble, mais pas de « solutions imposées », a-t-il conclu.

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin.