1. Sous la présidence du Secrétaire général du ministère du Développement Rural, Lassina Dembélé, a eu lieu, hier jeudi 16 septembre 2021 au Patronat du Mali, le lancement de la deuxième phase du Projet Agriculture Ecologique et Biologique (AEB-Mali), sous le thème « Institutionnalisation de l’Agriculture Biologique et Ecologique dans les Politiques Agricoles du Mali 

  1.  

    Cette rencontre qui se veut une espace de présentation du projet EOA et son évolution aux membres de la plateforme Nationale du Mali, a pour objectifs spécifiques de partager l’historique et l’évolution institutionnelle du projet, le CLO et les piliers Partenaires de mise en Œuvre du projet, le plan d’action de la phase Il (2019-2023), et le plan d’action de l’année 2021 (les objectifs, les activités, les résultats et le budget).

    A l’échelle mondiale, l’utilisation d’intrants agricoles, en particulier d’engrais inorganiques, de pesticides et de systèmes d’irrigation, augmente comme jamais auparavant, sous l’effet de l’accroissement de la population et de la pression d’intensification de la production. De telles pratiques ont eu des impacts négatifs sur les sols et la biodiversité, affectant ainsi les cultures et la diversité génétique des animaux et leur bien-être, la nutrition humaine et les coûts accrus pour la santé publique, et la vulnérabilité des communautés aux chocs externes.

    Ces effets se font sentir dans des contextes où les ressources naturelles sont soumises à des pressions croissantes, comme le révèlent certaines études selon lesquelles la Terre approche rapidement des lignes rouges en ce qui concerne divers phénomènes naturels, notamment les changements climatiques, l’acidification des océans et l’utilisation mondiale de l’eau douce.

    De plus, le faible soutien en faveur d’une meilleure gestion après récolte, de chaines de valeur durables, de technologies inappropriées et le manque de coordination entre la recherche et les autres acteurs de la chaine de valeur, y compris les agriculteurs, compromet les perspectives de parvenir à des systèmes agricoles véritablement durables.

    L’Afrique, et en particulier l’Afrique subsaharienne, s’efforce de plus en plus d’améliorer les systèmes agricoles et alimentaires pour les rendre plus résilients et durables. A partir de ce constat le Chef d’Etat de l’Union africaine ont initié le projet EOA à l’échelle continentale

    L’EOA est un projet initié par l’Union Africaine et soutenu financièrement par la Direction suisse du Développement et de la Coopération (SDC). La phase l a été mise en œuvre de 2014 à avril 2019 dans huit pays de l’Afrique (Mali, Senégal, Benin, Ethiopie, Ouganda, Ghana, Tanzanie et le Kenya.

    L’initiative AEB est une entreprise continentale mise en œuvre sous la direction et la supervision du Comité directeur continental présidé par l’Union africaine (UA) qui a délégué la gestion et la coordination du programme à Bio vision Trust. Elle est conçue pour établir une plateforme biologique africaine, basée sur les meilleures pratiques disponibles et pour développer des systèmes d’agriculture biologique durables.

    L’initiative englobe des systèmes de production holistiques qui soutiennent la sante des sols, des écosystèmes et des personnes. Elle repose sur des processus écologiques, une biodiversité et des cycles adaptes aux conditions locales plutôt que sur futilisation d’intrants externes ayant des effets néfastes sur la santé globale des populations (humaine, animale, végétale et environnementale)

    L’objectif global de l’initiative est de contribuer à l’intégration de l’agriculture écologique et biologique dans les politiques et systèmes nationaux de production agricole à l’horizon 2025 et d’améliorer la productivité agricole, la sécurité alimentaire, l’accès aux marchés des produits écologiques et biologique.

    Objectifs

    Cette deuxième phase, également soutenue par la SDC et préparée conformément au Plan d’action et au Plan stratégique de l’Initiative AEB (I-AEB), comporte cinq objectifs à savoir : améliorer la qualité de vie de tous les ménages dans les pays mettant en œuvre l’AEB en intégrant les pratiques et technologies de l’agriculture écologique et biologique dans les systèmes agricoles nationaux, mettre à la disposition des acteurs de la chaine de valeur de l’AEB les informations et les connaissances dont ils ont besoin par le biais d’une recherche et d’entrepôts de données multidisciplinaires, participatifs, axés sur la demande et tenant compte de ses spécificités, et favoriser l’adoption des technologies et des pratiques de l’AEB par la diffusion systématique de la recherche et des informations basées sur l’expérience, des connaissances et de la formation des acteurs de la chaine de valeur. Il s’agit aussi d’accroitre considérablement la part des produits biologiques de qualité sur les marchés locaux nationaux, et d’améliorer la gestion structurée et la gouvernance de PAEB par la coordination, la mise en réseau, le plaidoyer, les plates-formes multipartites et le renforcement des capacités conduisant à des changements positifs dans les systèmes agricoles en Afrique.

    La phase Il du programme (Mai 2019- Avril 2023) couvre 9 pays dont les huit de la phase I en plus du Rwanda

    Au regard des résultats et des leçons tirées de la phase I,  un nouveau Consortium dénommé l’Alliance Agro écologique et Biologique du Mali, (AAEB), coordonné par la Fédération Nationale des Producteurs de l’Agriculture Biologique et Equitable du Mali a pris les commandes du projet EOA A travers son projet intitule : « Systèmes de productions agro écologiques et Biologiques au Mali (SYPAB) ».

    Selon le Secrétaire général du ministère du Développement Rural, Lassina Dembélé, ledit projet est motivé par les défis liés à l’agriculture, lesquels concernent « l’insuffisance de capacités institutionnelles, de coordination dans la mise en réseau, de sensibilisation et de plates-formes de partage d’information, ainsi que la recherche adéquate qui met l’accent sur l’agriculture biologique. A cela, il faut ajouter le lien faible entre les institutions de recherche et l’industrie, l’insuffisance des ressources financières pour mener à bien des stratégies d’AEB, de même que les effets des changements climatiques qui ont rendu les systèmes agricoles vulnérables ». « L’absence de politiques nationales intégrant l’AEB est une contrainte majeure à la réalisation des bénéfices multifonctionnels de l’AEB et la capacité pour les gouvernements à développer des systèmes agricoles durables, résistants et productifs », a-t-il déclaré.

    Sous la tutelle du Ministère du Développement Rural, la mise en œuvre du projet AEB-MALI est assurée par quatre structures opérationnelles « piliers ». Le Pilier 1, portant sur « Recherche Et Connaissances Appliquées » est assuré par ONG BACIR (Bureau d’appui conseil aux initiatives Rurales) dont le président est Lancine Bamba. La Pilier 2 portant sur « Communication Et Vulgarisation De L’information » est assuré par l’ONG- AMSD (Association Malienne pour la Solidarité et le Développement) dont le président est Hamidou A. Diawara. Le Pilier III portant sur le « Développement de la Chaine de Valeur et du Marché » est sous les hospices de l’UPSB (Union des Producteurs de Sésame de Banamba) de Mary Traoré.

    Quant au Pilier CLO- coordination & Management (Gestion, Coordination et Gouvernance), il relève de la Fédération Nationale des Producteurs de l’Agriculture Biologique et Equitable du Mall (FENABE) dirigée par Moussa Diawara.

    Somme toute, l’historique et l’évolution institutionnelle ont été partagés avec les participants, le CLO et les PIPS présentés sont désormais connus des membres de la Plateforme Nationale, ainsi que les plans d’action de la phase Il et de l’année 2021. Sans oublier l’indentifications des actions de synergies.

    Cyril Adohoun

    Source: L’Observatoire