Au Mali, le coton est cultivé dans plus de 200.000 exploitations agricoles. Il fait vivre directement 4 millions de personnes et indirectement près de 5 millions. En dépit de ces performances, le secteur coton fait face à de nombreux défis et particulièrement l’amélioration de la durabilité et de la productivité des systèmes d’exploitation dans un contexte de changement climatique, d’invasions biologiques et de variation du coût des intrants et des produits agricoles.

C’est dans ce contexte que le ministre de l’Agriculture, Moulaye Hamed Boubacar, et certains partenaires dont l’Assemblée permanente des chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) ont signé, vendredi dernier, des conventions sur la maîtrise d’ouvrage déléguée et la maîtrise d’œuvre du projet d’appui à la transition Agro-écologique en zone cotonnière. L’évènement marque aussi officiellement le lancement des activités du projet. Plusieurs personnalités étaient présentes à la cérémonie, qui s’est déroulée dans un hôtel de la place. Entre autres, on peut citer l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Dr Kané Rokia Maguiraga et le président de l’APCAM Mohamed Mohamed El Moctar. Le projet Agro-écologique, dont le ministère de l’Agriculture assurait jusque-là la maîtrise d’ouvrage, sera désormais mis en œuvre par un ensemble d’acteurs du monde agricole, à travers ces conventions. Parmi ces acteurs, figurent l’APCAM, la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), le Comité national de recherche agricole (CNRA).
Le projet Agro-écologique envisage également d’initier et de diffuser des pratiques plus écologiques et équitables sur la période 2019-2022 dans la zone cotonnière du Mali. En effet, le projet s’inscrit dans la continuité du soutien que l’Agence française de développement (AFD) apporte au secteur cotonnier malien depuis plusieurs années. Le coût total du projet est de 33 millions d’euros (21,6 milliards de Fcfa). Pour sa mise en œuvre, l’AFD accorde au Mali une subvention de 18,5 millions d’euros (environ 12 milliards de Fcfa). Quant à la contribution de l’État malien, elle s’élève à environ 1,3 milliard Fcfa. Pour les autres partenaires, leurs contributions se chiffrent à 12,5 millions d’euros (environ 8,2 milliards Fcfa). Ce projet dont la durée est de 4 ans vise des objectifs spécifiques qui sont, entre autres, l’accompagnement des producteurs et productrices ainsi que leurs organisations vers une intensification écologique, l’intégration de l’élevage/agriculture à travers le développement des cultures fourragères, la promotion de l’équité et l’égalité de genre et celle des pratiques d’adaptation de l’agriculture aux effets du changement climatique.
L’ambassadeur de la France au Mali, Joël Meyer, a indiqué que le projet Agro-écologique a bénéficié d’une signature de convention de financement à Paris le 10 septembre 2019, en présence des Premiers ministres  maliens et français. Le diplomate ajoutera que la finalité de ce projet est l’appui à la transition et la quantification Agro-écologique des systèmes de production en zone cotonnière. Il s’agit d’un projet innovateur, qui va favoriser et conforter l’émergence de la production du coton dit bioécologique, complètera Joël Meyer.
Pour le ministre de l’Agriculture, Moulaye Hamed Boubacar, ce projet est une bonne initiative car il participera à la relance du secteur du coton au Mali. En effet, rappellera le ministre, malgré les performances engendrées, notre secteur coton fait face à de nombreux défis qui sont la transformation artisanale et industrielle de la fibre de coton produit, l’amélioration du revenu des producteurs et le bien-être des communautés.

Yacouba Traoré

Source : L’Essor