Le ministère de l’Economie et des Finances a publié le Rapport Trimestriel sur la situation d’exécution provisoire du Budget d’Etat au 31 mars 2020. Sur une prévision brute de recettes de 171,116 milliards de FCFA pour le premier trimestre, la Direction Générale des Douanes a réalisé 132,265 milliards de FCFA au 31 mars 2020, soit un taux de réalisation de 77,30%.

« Ainsi, rappelle le rapport, des objectifs quantifiés pour l’exercice 2020, les prévisions de recouvrement des recettes budgétaires douanières ont été fixées, dans la loi de finances de 2020, à 713,580 milliards FCFA dont 190 milliards FCFA sur les produits pétroliers et 523,580 milliards FCFA sur les autres marchandises.  Les prévisions de recettes budgétaires de la Direction Générale des Douanes (DGD) en 2019, étaient de 689,100 milliards de FCFA, soit une hausse de 3,6% ».

Il ressort aussi dans le rapport que sur une prévision brute de recettes de 171,116 milliards de FCFA pour le premier trimestre, la Direction Générale des Douanes a réalisé 132,265 milliards de FCFA, au 31 mars 2020, soit un taux de réalisation de 77,30% et un gap nominal de (38,851 milliards de FCFA). Sur ce gap, 8,371 milliards de FCFA ont été enregistrés sur les produits pétroliers et 30,480 milliards de FCFA sur les produits non pétroliers.

Parlant des recettes issues des produits pétroliers, le rapport dira que « sur une prévision de 45,600 milliards de francs CFA au 31 mars 2020, il a été réalisé sur les produits pétroliers, la somme de 37,229 milliards de Francs CFA, correspondant à un taux de réalisation de 81,64% et un gap nominal de (8,371 milliards de francs CFA). Prévisions exprimées en valeurs brutes, c’est-à-dire, y compris les crédits de TVA ».

Il dira ensuite : « deux (2) effets conjoncturels ont différemment pesé sur les recettes pétrolières au premier trimestre 2020. Il s’agit notamment, de la tendance baissière des prix fournisseurs, après l’apparition des premières infections à la COVID-19 et les mesures de riposte qui ont suivi, la tendance longtemps haussière du cours du pétrole se renverse ; ainsi, on assiste à un fléchissement des prix fournisseurs qui s’intensifiera par la suite jusqu’à atteindre des niveaux historiquement bas à l’entame du deuxième trimestre 2020.

À cela s’ajoutent   la hausse des volumes mises à la consommation, la tendance haussière observée depuis le 4ème trimestre 2019 se poursuit. Au départ la tendance haussière des volumes importés relevait de l’anticipation d’importer pour des jours plus difficiles à cause de la COVID-19 ; par la suite, les opérateurs pétroliers étaient plutôt attirés par le cours historiquement bas qu’il fallait exploiter ».

Quant aux recettes issues des produits non pétroliers, le rapport révèle que « sur une prévision de 125,516 milliards de Francs CFA, au 31 mars 2020, il a été réalisé sur les produits non pétroliers, la somme de 95,036 milliards de Francs CFA ; correspondant à un taux de réalisation de 75,72% et un gap nominal de (30,480 milliards de francs CFA) ».

« À ce niveau, expliquera-t-il, trois (03) effets conjoncturels ont différemment pesé sur les recettes pétrolières au premier trimestre 2020. Il s’agit entre autres, des effets directs se traduisant par le fait que les trois régions du nord ainsi qu’une partie de celles du centre et du sud qui, jusque-là échappaient à l’emprise de l’insécurité, sont de nos jours dans le rayon sécuritaire.

S’ajoutent des effets collatéraux résultant des infiltrations frauduleuses à partir des zones d’insécurité, de la morosité économique née de cette situation d’insécurité ayant entrainé dans bien de cas des changements dans la structure des importations, certains produits pourvoyeurs de recettes (cigarettes, machines, appareils et matériels mécaniques) sont moins importés ».

Concernant les perspectives de recouvrement pour le deuxième trimestre 2020, le rapport précise qu’« en avril,  mai et juin, les produits pétroliers 16,150 16,530 16,530 49,210 et les produits non pétroliers 44,727 44,728 44,728 134,183. Un Total de 60,877 61,258 61,258 183,393 ».

Selon le rapport, « les perspectives de recouvrement pour les mois à venir sont liées à l’évolution de la pandémie de la COVID-19, du climat sécuritaire, de la demande de consommation et d’investissement privée et publique. Une accalmie du climat sécuritaire permettrait à la Douane d’étendre son champ de contrôle pour meilleur maillage du pays.

Il faut aussi noter que, les objectifs de recettes de la Direction Générale des Douanes sont fixés au deuxième trimestre 2020 à 183,393 milliards FCFA, dont 49.210 millions F CFA sur les produits pétroliers et 134,183 milliards FCFA.

 L’amélioration des prélèvements fiscaux sur les produits pétroliers, occasionnée par la COVID-19, se poursuivra au deuxième trimestre 2020. Il faut craindre seulement la baisse des volumes Toutes Taxes Comprises (TTC) avec le ralentissement de l’économie suit à la COVID-19 », a-t-il ajouté.

Enfin, pour rattraper le gap enregistré au cours du premier trimestre et « booster » les réalisations de recettes douanières, la Direction Générale des Douanes a prévu de continuer à mettre en œuvre la série de mesures habituelles.

Abdoul Karim SANOGO

Source: NOUVEL HORIZON