Les riziculteurs ne compte pas se contenter du petit doigt du PDG, qui a annulé la redevance eau des exploitants sévèrement touchés par les inondations et l’insécurité, mais veulent couper jusqu’à l’épaule en réclamant l’extension de la mesure à l’ensemble.

 

Les paysans s’ils ont bien apprécié le geste du Président- directeur général  de l’Office du Niger Abdel Kader Konaté, ils ont samedi dernier au cours d’une conférence de presse demandé plus, à savoir l’annulation pure et simple de la redevance eau de la dernière campagne agricole qui s’est chiffrée à quelque 7 milliards de nos francs. Les arguments n’ont pas manqué. La mesure sélective, du reste justifiée, peut et doit être étendue à tous les paysans, selon leur entendement. Et pour cause : les exploitants agricoles traversent une crise  face à laquelle une mesure d’urgence a été mise en place. Aux conditions climatiques exceptionnelles, particulièrement défavorables, se sont ajoutées à la crise sécuritaire, qui ont eu un impact sur la production de riz, conduisant à une détérioration des résultats économiques des exploitations agricoles.

Ces inondations sont liées à des circonstances météorologiques particulières qu’ont été les orages violents enregistrés au cours de la campagne agricole écoulée. Ces aléas climatiques sont difficilement prévisibles et peuvent avoir de lourdes conséquences sur les exploitations agricoles. Si les chocs climatiques néfastes ont frappé durement des exploitations, l’insécurité a entravé les activités agricoles dans certains cas.

L’Office du Niger est resté aux côtés des riziculteurs dans ce contexte inédit. En réponse à la double situation, responsable de la grande fragilité économique, voire la détresse psychologique dans laquelle se trouvent certains exploitants,  au total 2.025 riziculteurs ont été exemptés du paiement de la redevance eau. Cette dérogation a témoigné de l’adaptation de sa réponse

La mesure est tombée le 18 février dernier, au bon moment, pour soulager la trésorerie des exploitants âprement touchés et de leur permettre de lancer un nouveau cycle de production dès la prochaine campagne agricole, et pourquoi pas d’aborder la contre-saison avec plus de sérénité.

 

Les paysans veulent couper jusqu’à l’épaule

 

La culture du riz commence avec la plantation en juin-août, la récolte a lieu en janvier-février.  Dans cette partie de la zone Office du Niger, cette première culture est suivie d’une seconde – hors saison, double culture ou contre saison – pendant la saison sèche, bien que pendant cette période on cultive beaucoup de légumes (oignon, tomate, chou, etc.). La surface des cultures de contre-saison est limitée par la disponibilité en eau.

Le geste hautement apprécié dans les milieux agricoles a été précédé par un autre qui a visé une superficie de 3.221 ha. La joie a continué de chasser la grisaille sur les visages suite à la remise symbolique d’équipements agricoles aux exploitants de la zone de Molodo. Le PDG de l’Office du Niger, Abdel Kader Konaté, a exhorté les heureux bénéficiaires à une utilisation efficiente de ces équipements afin qu’ils puissent leur servir durablement à augmenter leur productivité de riz, donc à gagner plus d’argent. Chaque franc supplémentaire gagné participe au bien-être familial – prise en charge de l’éducation des enfants, des soins de santé, entre autres.

Ces équipements sont conçus pour réduire la main–d’œuvre – libérer les hommes du travail pénible et exigeant en puissance et énergie – et pour augmenter sensiblement la productivité dans la réalisation des différentes tâches agricoles.

Ces instants de joie passés, les paysans ont estimé qu’il est de bon droit de ne pas se contenter du petit doigt du PDG mais de couper jusqu’à l’épaule. C’est-à-dire qu’ils  réclament une solution globale et égalitaire qu’un traitement au cas par cas. Aucune suite pour l’instant n’a été donnée à cette demande.

 

Georges François Traoré

Source : L’Informateur