Le salon, qui a ouvert ses portes hier, va se se poursuivre jusqu’au 21 avril prochain au Parc des expositions de Bamako. Il sera marqué par des expositions et des foras et servira de plateforme pour exposer le savoir-faire du secteur industriel malien.

Les observateurs les plus avertis de la vie économique de notre pays l’ont annoncé comme l’événement économique majeur de cette année. Les professionnels et industriels le considèrent comme le rendez-vous de l’excellence et de nouvelles  perspectives.  Pour le gouvernement, il s’agit de mettre l’industrie malienne dans les agendas professionnels du secteur, à l’échelle sous régionale, continentale  même internationale. C’est donc en chef d’industriel que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a ouvert, hier, le premier Salon international de l’industrie du Mali.

L’événement a enregistré la présence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République, des  représentants des partenaires techniques et financiers ainsi que ceux du monde des affaires, particulièrement de l’industrie malienne. La Turquie, coorganisatrice de ce salon, est représentée par son ministre des Douanes et du Commerce, Bülent Tüfenkci. Les ministres en charge de l’Industrie et du Commerce de certains pays de la sous-région ont également pris part à la cérémonie d’ouverture.

En effet, depuis les premières années de l’indépendance, notre pays a donné la priorité à l’implantation d’une base industrielle publique diversifiée, dont la production était exclusivement destinée au marché intérieur. La libération de l’économie nationale, amorcée au début des années 1992, a mis l’entreprise publique face à de situations concurrentielles auxquelles elle n’était pas préparée. Dans le même temps, le secteur industriel privé a commencé à se développer, à la faveur de la nouvelle politique de développement industriel. Aujourd’hui, la contribution du secteur industriel privé à la production industrielle nationale dépasse 70%. Ainsi, même si elle a perdu d’importantes parts sur le marché intérieur du fait d’importations massives, l’industrie nationale dispose d’une infrastructure solide mais qui nécessite un redéploiement des efforts politiques dans la perspective de la relance économique de notre pays.

En organisant ce premier salon dédié exclusivement au secteur industriel, le gouvernement, à travers le département en charge du Développement industriel, engage l’ouverture du secteur industriel malien au monde des investisseurs. Il illustre donc la détermination des plus hautes autorités du pays à donner une véritable impulsion à ce secteur fondamental dans le développement économique durable du pays. Le salon, qui a ouvert ses portes hier, va se poursuivre jusqu’au 21 avril prochain au Parc des expositions de Bamako. Il sera marqué par des expositions et des foras et servira de plateforme pour exposer le savoir-faire du secteur industriel malien. Plus de 300 capitaines industriels d’Afrique et de la Turquie sont invités à ce forum qui regroupera également des concepteurs industriels, des entrepreneurs et des experts.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par plusieurs interventions. Le maire de la Commune V, Amadou Ouattara, le représentant du Président de la Commission de la CEDEAO, Mamadou Traoré  et le président du Conseil national du Patronat malien, Mamadou Sinsy Coulibaly, ont salué cet événement novateur qui placera notre pays, au cœur de l’actualité économique du continent. Pour Mamadou Sinsy  Coulibaly,  ce salon constitue sans doute une réponse adéquate aux aspirations des industriels maliens de s’ouvrir au monde afin d’attirer des investisseurs déterminés. Ila salué d’autres actions entreprises par le gouvernement en faveur du secteur, notamment l’érection d’un département en charge exclusivement du Développement industriel ainsi que l’élaboration d’un nouveau Plan d’urgence de développement industriel du Mali qui intègre le Programme présidentiel d’urgences sociales et surtout la Politique nationale de développement industriel qui favorise l’implication du secteur privé.

Quant au patron de l’Organisation patronale des industriels au Mali, Cyril Achkar, il a évoqué les défis auxquels notre industrie est confrontée, à savoir l’insuffisance d’infrastructures de base, le coût élevé de certains facteurs de production, la vétusté des équipements et des matériels de production, la gouvernance d’entreprise, le coût de l’énergie, la faible articulation entre l’industrie, la recherche et les autres secteurs de l’économie, l’enclavement, de même que l’accès difficile au financement. «Malgré ces problèmes, le Mali n’a d’autre choix que de poursuivre son industrialisation parce qu’elle demeure la seule voie du développement et de la croissance», a-t-il indiqué.

Un rendez-vous À la hauteur des ambitions. Très attendu à ce rendez-vous, la Turquie a répondu présent et de la plus belle manière. En effet, son ministre des Douanes et du Commerce, Bülent Tüfenkci, accompagné d’une cinquantaine de capitaines industriels et d’hommes d’affaires, est à Bamako. Dans son intervention, Bülent Tüfenkci a, au nom du président de la République turque, Recep Tayyip Erdogan, remercié le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, pour le choix de son pays pour co-organiser ce premier Salon international de l’industrie du Mali. Ce choix, a-t-il dit, traduit surtout l’excellence des relations de coopération entre les deux pays. «La Turquie est au rendez-vous de Bamako avec ses capitaines d’industrie et des investisseurs qui font sa fierté et qui représentent fièrement le dynamisme et la diversité de l’économie turque à travers le monde. A Bamako, la Turquie sera donc à la hauteur de ce grand rendez-vous», a-t-il assuré.

L’occasion était donc tout indiquée pour le ministre du Développement industriel de brosser l’état de notre secteur industriel. En effet, indiquera-t-il, le secteur industriel malien est surtout caractérisé par ce paradoxe inacceptable, celui d’un pays disposant d’atouts naturels suffisants pour se doter d’une industrie diversifiée et performante et se profiler désormais comme le plus grand producteur agricole de l’espace UEMOA. Pour Mohamed Aly Ag Ibrahim, ce salon se présente surtout comme l’une des réponses du gouvernement à travers son département et vise à promouvoir véritablement le développement industriel du Mali. «Nous avons voulu de cet événement, un levier du développement de l’industrie au Mali qui réunira toutes les parties prenantes de ce secteur, à savoir les industriels, les investisseurs et les institutions dans la même enceinte de la sous-région et l’Afrique autour des acteurs du Mali et de la Turquie. Ce sera ainsi, car il s’agit d’une opportunité évidente pour notre pays de faire connaître les potentiels industriels ainsi que les différentes opportunités d’investissement dans le secteur de l’industrie et de donner une visibilité réelle à ce secteur, surtout avec la présence ici aujourd’hui des capitaines du secteur de la Turquie, de certains pays européens qui découvriront et partageront le savoir faire malien, de quoi développer des partenariats structurants», a détaillé le ministre, ajoutant que cet évènement permettra surtout à notre pays d’être aussi le coche pour attirer de nouveaux investisseurs dans l’industrie.

C’est donc parti pour la première édition du Salon international de l’industrie du Mali. L’événement qui durera 3 jours accueille déjà une myriade d’investisseurs.

Doussou DJIRÉ

 

Source: Essor