Le CICB abrite, depuis hier jeudi, le forum des femmes minières. Cette rencontre a pour objectif pour les organisateurs d’identifier les défis liés à la promotion du genre dans le secteur minier. La cérémonie d’ouverture était présidée par M. Alexis DEMBELE, conseiller technique au ministère des Mines et du pétrole, en présence de Mme Massaran TRAORE, présidente, de l’Alliance pour la recherche et le développement intégré (ARDI) et de Mme Kabongo MBYI, Directrice du Projet d’appui à la Gouvernance des industries extractives (PAGIE)     

    

« L’intégration du genre dans la gouvernance des ressources naturelles et minière : Favoriser l’autonomisation des femmes dans le secteur extractif comme facteur de paix et le développement durable au Mali », tel est le thème qui est au cœur des préoccupations pendant ces deux jours d’assises.

En campant le décor, Mme Massaran a remercié les partenaires techniques et financiers qui ont appuyé ce forum, qui selon elle, est très important. Selon elle au Mali, l’intégration dans les politiques et stratégies sectorielles a été un processus évolutif. Mais les textes demeurent théoriques, car leur application n’est pas encore effective. « Dans la plupart des politiques élaborées au cours ces dernières années, les principes de l’équité y sont annoncés. Malgré tout, les ressources naturelles ne constituent toujours pas une voie permettant un développement qui transforme l’État malien. En effet, les ressources naturelles et particulièrement minières constituent encoure l’une des causes principales des conflits violents et elles représentent une menace pour le processus de démocratisation, de paix et de sécurité, comme dans la plupart des États africains », a-t-elle déploré. Elle a ainsi indiqué qu’il y a la nécessité d’un changement de paradigme dans la réflexion et dans la mesure sur la gouvernance des ressources naturelles, permettant d’utiliser ce secteur comme un levier majeur de transformation socioéconomique.

Selon la Directrice du PAGIE, sa présence aux côtés des organisatrices de ces deux jours d’assises s’inscrit dans le cadre de sa volonté d’accompagner.

« En décidant d’accompagner l’organisation de ce forum, le PAGIE offre à d’autres organisations partenaires de conduire une trajectoire de plaidoyer sur la prise en compte des projets des femmes dans le plan de développement économique et culturel et les plans de développement économique communautaire des entreprises minières », a-t-elle expliqué. Selon elle, garantir l’égalité des femmes, des filles à l’éducation, aux soins de santé, à un travail et la représentation dans les prises de décisions politiques et économiques nourrira l’instauration d’économies durables et sera bénéfique aux sociétés et à l’ensemble de l’humanité.

Dans son intervention, le représentant de la ministre des Mines et du Pétrole a étalé le potentiel minier du Mali, qui cependant manque encore suffisamment d’hommes et de femmes capables de maximiser sa rentabilité. Selon lui, il est établi que les ressources humaines nationales sont rares à des instances de décision dans les mines.

« L’engament des femmes dans le secteur minier est un grand pas vers l’amélioration de l’exploitation des ressources minérales pour une croissance économique équitable et inclusive et un développement durable, eu égard aux potentialités de notre pays », rassure M. Alexis DEMBELE, ajoutant que ce sera également un instrument au profit de l’intégration sous régionale dans un domaine sensible qu’est la formation des cadres pour nos économies. Il a, par ailleurs, invité les femmes minières et leurs partenaires à plus d’assiduité sans la réflexion pour fournir des recommandations capables de changer la donne, en ce qui concerne l’égalité des chances dans le secteur minier.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin