Le Premier ministre, le Dr Boubou CISSE, a présidé hier jeudi au CICB, la 16e session du conseil national de la sécurité alimentaire. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Kassoum DENON ; de plusieurs membres du Gouvernement ; des gouverneurs des régions ; et les partenaires techniques et financiers.

Ce conseil national de la sécurité alimentaire a été l’occasion d’adopter le planning de réponse au titre de l’année 2019 portant sur l’assistance alimentaire, le cash transfert, l’appui aux cantines scolaires, la lutte contre la malnutrition, la reconstitution des stocks de sécurité.

Dans cette veine, les participants ont fait le point de la mise en œuvre des recommandations formulées en 2018 ; examiné la situation alimentaire et nutritionnelle définitive élaborée par le Système d’alerte précoce et ses partenaires ; partagé et analysé le bilan du Plan national de réponse de 2018 en tirant les enseignements ; examiné le projet de plan national de réponse de 2019 en vue de son adoption et enfin formulé de nouvelles recommandations appropriées de l’ensemble des parties prenantes à l’atténuation des difficultés alimentaires et nutritionnelles.

La représentante du PAM, Silvia CARUSO, parlant au nom des partenaires techniques et financiers, a affirmé que le conseil national de la sécurité alimentaire est important en ce sens qu’il constitue un espace de dialogue et de choix décisionnels qui permettront à plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants de ne plus souffrir de la faim grâce aux interventions appropriées qui y seront adoptées par le gouvernement.

Elle a déploré le fait qu’en 2018 la réponse nationale du dispositif a été en deçà des attentes puisque les distributions alimentaires gratuites n’ont pas pu se tenir.

Les PTF, par la voix de Mme CARUSO estiment que des efforts doivent être engagés pour assurer que cette situation ne se reproduise pas et que les autorités maliennes soient les premières à répondre aux besoins de leur population.

Le Premier ministre Boubou CISSE a affirmé que le Conseil national de la sécurité alimentaire au titre de la campagne agricole 2018-2019 se tient dans un contexte alimentaire et nutritionnel relativement meilleur que celui de 2018. Il a noté que la campagne agricole 2018-2019 peut être jugée globalement bonne dans l’ensemble, tout en soulignant les perturbations enregistrées dans certaines localités.

« La production céréalière s’élève à 10 452 980 tonnes, toutes céréales confondues, soit une augmentation de 12% par rapport à l’année dernière. Les productions pastorales sont moyennes. Le disponible fourrager est globalement excédentaire, notamment dans les zones pastorales…», a souligné le Chef du Gouvernement.

Il a ajouté que la situation nutritionnelle, quoi qu’en nette amélioration, demeure toujours préoccupante dans le pays du fait de l’insécurité alimentaire. « 548 644 personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère, soit 2,83% de la population pour lesquelles une assistance alimentaire gratuite est nécessaire sur les trois mois de soudure de juillet à août 2019. Parmi ces personnes, 24 285 sont en phase d’urgence pour lesquelles les réponses doivent être immédiates. 3 244 417 personnes sont en insécurité alimentaire modérée, soit 16,71% de la population », a précisé le Dr Boubou CISSE.

Des les interventions, il ressort que le dispositif de sécurité alimentaire a été mis à mal lors de la campagne écoulée du fait de la non-disponibilité des ressources financières. Le Premier ministre a nuancé ces affirmations en posant le problème autrement. Il a rappelé que sur les ressources financières qui avaient été prévues dans le cadre de la sécurité alimentaire, il y a eu une mobilisation de 60%. Pour lui, le problème se situe au niveau de l’acheminement des vivres.

« Si le prix des transports doit être plus important que le montant que nous mettons dans les vivres, il y a un problème. Donc, nous avons décidé d’arrêter ces marchés. Il y avait plus de 140 ONG qui avaient été recrutées pour distribuer les vivres sur l’ensemble du territoire à un coût qui était plus important que ce que nous avions mis dans la constitution du stock de sécurité alimentaire », a expliqué le Premier ministre. Il a rassuré que les efforts sont en cours pour trouver une solution à cette préoccupation, par exemple en passant par les gouverneurs de régions et en utilisant l’armée.

Tout juste après la cérémonie d’ouverture, le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Kassoum DENON, a fait une présentation sur l’état de mise en œuvre des recommandations de la 15e session du CNSA ; présenté le bilan du plan national de réponse ; exposé l’évaluation définitive de la situation alimentaire et présenté le plan de réponse 2019.

PAR MODIBO KONE

Source: info-matin