Face à la presse le mercredi 13 octobre, le mandataire de la confédération de sociétés coopératives productrices de coton, Souleymane Fomba explique le bien fondé du choix porté sur sa personne. Une nomination qui fait l’objet de contestation avec à la clé une actions en justice. Confirmé dans sa nouvelle fonction par la Cour d’appel, sa mission de mieux structurer cette coopérative et d’organiser les élections dans un délai bien établi.

Très prolixe, M. Fomba a évoqué la méthode de désignation des  membres de la fédération qui sont élus par l’ensemble des 4 fédérations au niveau CMDT. En effet, ils sont entre autres de celles de Sikasso, Koutiala, Fana et Kita. Cependant, il est revenu sur les difficultés de 2020 lors du renouvellement des mandats de ceux qui géraient et administraient la structure. Ainsi, il a rappelé que suite au problème judiciaire de Bakary Togola, M. Nfa Coulibaly avait tenté d’organiser les élections car les mandats étaient expirés. En poursuivant, Il a précisé que ces élections ne se sont pas très bien déroulées car il y a eu des décisions de justice dans certaines localités qui ont conduit à l’annulation de ces dites élections.

Toujours selon lui, dans d’autres localités, certaines coopératives n’ont pas été conviées à participer aux élections conformément à la loi, ce qui a conduit à de nombreuses contestations et cela a provoqué la suspension des opérations par le directeur national du développement de l’époque.

Par ailleurs, il a indiqué que le ministre de la santé et du développement social, qui demeure l’autorité de tutelle avait alors  écrit au gouverneur pour exiger l’arrêt total de toutes les opérations qui étaient en cours. Toutefois, M. Fomba est revenu sur la tenue des assises du coton qui avaient lieu en janvier et février 2021 et dont l’une des recommandations était ‘’la demande des producteur de revoir à la hausse le prix du coton grain’’. Ce que le gouvernement a accepté ! Et le deuxième point fort de cette assise, dit-il, était la mise en place d’un bureau transitoire pour l’organisation des élections au niveau de leurs structures jusqu’aux faitières.

Ainsi, il affirme que c’est dans cette dynamique que le gouvernement par l’intermédiaire du ministère de la santé et du développement social et celui du développement rural ont sollicité du tribunal une ‘’ordonnance gratuite pour la nomination d’un mandataire judiciaire’’ ce qui a conduit à le choisir.

De ce fait, le 1er septembre, le tribunal de grande instance de la commune III a pris cette ordonnance dans laquelle M. Fomba a été nommé. «  J’ai été nommé mandataire judiciaire pour organiser les élections au niveau de la filière autant au niveau des coopératives dans un délai de 6 mois », précisera-t-il. Cependant, en dépit de cette décision du tribunal relative à sa nomination, des constatations ont éclaté au sein de la structure, poursuit M. Fomba : « Le lendemain 2 septembre, M. Bakary Koné qui s’était déclaré président à la suite des élections qui n’ont jamais été reconnues par les autorités a attaqué cette ordonnance gracieuse devant le tribunal et il a déposé une requête pour demander au tribunal de se rétracter, c’est-à-dire, de retirer son ordonnance dans laquelle je suis nommé au motif que les deux ministères qui ont sollicité ma désignation en qualité de mandataire n’ont pas qualité pour agir pour le compte et au nom des coopératives ».

La Cour a tranché

Par la suite, Fomba obtiendra gain de cause sortant victorieux de cette bataille judiciaire à travers le gouvernement du Mali qui avait fait appel à cette décision par l’intermédiaire du contentieux et de ses avocats et c’est ainsi que le vendredi dernier, la cour d’appel a rendu son verdict en infirmant l’ordonnance du 17 septembre et en statuant à nouveau. « La cour m’a déclaré mandataire judiciaire de la confédération à l’effet de procéder aux élections », a-t-il affirmé.

Ainsi, le nouveau mandataire de la confédération des coopératives des producteurs de coton a tenu a donné des précisions de taille sur sa nomination et sur les problèmes internes qui en découlent devant la presse nationale. Toujours, poursuit-il, le clan adverse n’accepte pas sa nomination. « Et à travers des manigances entravent au bon déroulement du travail du  nouveau mandataire, il essaie de m’empêcher de travailler dans les locaux, chose que les autorités à travers les forces de l’ordre ont gérée jusqu’à présent ».

Toute fois, le nouveau mandataire, M. Souleymane Fomba retire sa main tendue. « Nous ne laisserons personne sur le côté, tous ceux qui sont producteurs de coton et qui prétendent à un poste électif peuvent se préparer et s’ils remplissent les conditions exigées par la loi et leur statuts, ils peuvent demander à être administrateur  à un niveau de leurs coopératives. C’est aux coopérateurs de voter » soutient-t-il et de préciser que sa mission est de faire en sorte que tout se déroule conformément à la loi et sans difficultés particulières.

Ainsi, il a profité de ce point de presse pour lancer un vibrant appel à tous les producteurs de coton de le soutenir dans sa tâche afin qu’ils parviennent tous ensemble à aller aux élections et ainsi faire avancer le rendement de cette filière : «  J’espère qu’avec l’aide et le soutien de tout le monde, on parviendra à faire de bonnes élections afin que le monde paysan plus spécifiquement le corps des coopérateurs puissent avoir une équipe dirigeante qui soit élu dans les règles de l’art et qui puisse travailler » conclura-t-il.

Très prochainement, M. Fomba projette d’entreprendre une tournée dans toutes les régions CMDT pour expliquer aux producteurs que son mandat. De même qu’il a à nouveau invité les coopératives dont les statuts ne sont pas conformes à l’acte uniforme OHADA de se mettre à jours avec les services du ministère du développement social afin que toutes puissent participer aux élections.

Ahmadou Kanta

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3 questions à Souleymane Fomba

Face à la presse, Souleymane Fomba est revenu sur sa nomination et l’arrêt de la justice qui l’a confirmé à la tête de la confédération des coopératives de coton. Cependant, il a confirmé que son but ultime pendant cette transition si on peut le dire est d’organiser les élections dans 6 mois au cours desquelles il ne sera pas candidat. Il s’est ainsi confié à notre rédaction.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées depuis votre nomination ?

Des difficultés ? Disons que je n’ai pas encore commencé à travailler encore parce que j’ai été nommé tout juste le 1er septembre et dès le 2 septembre il y a M. Bakary Koné qui a contesté ma nomination. Donc la procédure judiciaire a pris tout le mois de septembre et ce n’est que le vendredi le 8 octobre dernier que la Cour d’appel m’a remis comme mandataire.

Quels sont les moyens dont vous disposez pour convaincre ceux qui contestent votre venue ?

Bon ceux qui contestent ma venue c’est pour leurs dire que moi je ne suis pas venu pour éliminer un candidat. D’abord, moi-même je ne suis pas candidat, je ne veux pas de ce poste-là. Le pays m’a fait l’honneur de venir travailler et j’accomplirai cette mission. Mais en ce qui concerne le poste de président de la confédération, je ne peux être candidat parce que je ne suis pas coopérateur, parce que je ne suis pas cultivateur de coton.

Alors, qu’est-ce qu’on peut attendre de vous à la tête de la confédération ?

Je peux les assurer de ma neutralité, de ma volonté de mener cette mission à bon port. Et s’il plaît à Dieu j’y arriverai et je leur demande de se préparer en tant que candidat pour se présenter aux élections et que le meilleur gagne.

 A.M.C

BIO-EXPRESS 

Souleymane Fomba : Un homme au parcours exceptionnel

Né le 30 juillet 1961 à Kayes, marié et père de 4 enfants, Fomba est diplômé de l’Université Paris Dauphine-Panthéon 1 Sorbonne où il a obtiendra un Master of Business Administration (MBA) en 2006 suivi d’un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Banque et Finances obtenu à Institut Technique de Banque Centre de Formation Professionnelle Bancaire de Paris et du Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris (ITB/CFPB/CNAM) en  1995. Dans son brillant parcours, il avait obtenu une  Maîtrise en Sciences Juridiques à  Ecole Nationale d’Administration du Mali en 1987.

Avec de tel parcours, pas étonnant qu’il soit de 1989 à 2012 le Directeur des affaires juridiques et du contentieux de la BNDA où il était  Chargé du secrétariat des réunions des assemblées d’actionnaires et du Conseil d’Administration (préparation et rédaction des  procès-verbaux) d’une part et le chargé des affaires juridiques générales (analyse, mobilisation et suivi des conventions  de financement avec les partenaires financiers de la banque – Agence Française de Développement, Kreditanstalt für Wiederaufbau -KFW-, Banque Africaine de Développement, Banque Ouest Africaine de Développement,  Crédit Agricole de France d’autres part.

Membre du Comité  Interne de Crédit, il était chargé de  l’analyse, évaluation et proposition à la sanction du Président Directeur Général, des dossiers de demandes de concours relevant de son pouvoir d’octroi mais aussi il était l’assistant du Président Directeur Général en qualité de Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (APBEF-Mali) du Mali.

Souleymane Fomba était l’inspecteur général de la BNDA du 08 janvier 2013 au 31 décembre 2014 où il avait pour missions le contrôle interne de la banque, la rédaction des procédures et la Responsabilité de la Conformité.

Outre ces qualités, il fut en 2016 formateur agréé de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public (ARMDS),  en 2017 Formateur agréé de  la Cellule Nationale de Traitement de l’Information Financière (CENTIF), en 2018 Administrateur Indépendant du Fonds de Garantie pour le Secteur Privé (FGSP SA), en 2019 Administrateur Indépendant de Ecobank Mali et de 2015 à nos jours il est Associé-Gérant du Cabinet « Africaine de Formation de Conseil et d’Assistance » – AFCA Suarl.

Source: L’Observatoire