De hauts cadres de la Cmdt seraient  impliqués dans un réseau de spéculation sur les graines de coton destinées à l’aliment bétail et les huileries. Reste à savoir si le président directeur général, Baba Berthé, est au courant de ces pratiques qui sont en train de sevrer les propriétaires d’unités de transformation de matière première.

Baba Berthé professeur droit juriste ministre

La Compagnie malienne de développement des textiles (Cmdt) est de nos jours dans le collimateur des propriétaires d’unités de transformation de graines de coton pour fabriquer l’aliment bétail ou pour produire de l’huile de coton. De quoi s’agit-il ? Selon certaines sources, les unités de transformation de ces graines de coton, une fois l’agrément en main, doivent être priorisées lors de la vente des graines de coton de la Cmdt. Ces ventes, selon les mêmes sources, doivent être faites  au prorata des  capacités de production de ces unités. Malheureusement, de  nos jours, ce principe ne serait pas appliqué à la lettre. Pour la simple raison que des opérateurs économiques n’ayant aucune de transformation de graines de coton, parviennent à faire main basse sur ces produits, en complicité avec des cadres de la Direction commerciale de la Cmdt. Une fois le précieux sésame en  main, ces spéculateurs les revendent à un prix élevé aux promoteurs d’unités industrielles. “Et pourtant, la vente de ces graines n’est autorisée qu’à ceux qui ont des unités industrielles. Et d’ailleurs, la Cmdt devrait même envoyer une équipe sur le terrain pour évaluer les capacités des usines avant d’accepter de leur fournir la précieuse matière première. Malheureusement, ce n’est pas le cas  car toutes les ventes sont faites sans enquête de terrain” a déploré un promoteur d’unité de transformation. Un autre n’a pas manqué de pointer un doigt accusateur vers le directeur commercial de la Cmdt: “C’est le directeur commercial qui doit  veiller sur le respect de toutes ces procédures, mais il ne le fait pas. A quelles fins ? Lui seul peut répondre  à cette question” a précisé notre interlocuteur.

Pour ces promoteurs d’unités industrielles, il est de temps de mettre fin à ces pratiques qui  sont en train de porter un coup dur au secteur. Il se trouve que c’est à travers ces pratiques peu catholiques qu’un élu dans une zone de production cotonnière a bénéficié, à lui seul, de 10 000 tonnes de graines tandis que les autres se contentent de 100 voire 200 tonnes. Ce n’est pas tout. Un promoteur d’une unité industrielle située sur la route de Sénou, aux abords du goudron et dont l’usine serait à  l’arrêt, a pourtant bénéficié d’une quantité importante de graines de coton.

Reste maintenant à savoir si le patron de la Cmdt, l’ex ministre Baba Berthé, est au parfum de ces pratiques au niveau de la Direction commerciale de l’entreprise ? Le temps nous édifiera davantage.

  A.B. HAÏDARA

 

Source: Aujourd’hui-Mali